Certains pourraient penser que Dieu est en partie responsable de la souffrance dans le monde, car s'il n'avait pas créé Lucifer, l'"ange de lumière", ce dernier n'aurait jamais pu causer les ravages qu'il a causés à l'humanité. D'autres pourraient penser que Dieu a manqué d'amour en créant Lucifer, car s'il ne l'avait pas créé, Lucifer n'aurait pas enduré la douleur de la séparation éternelle d'avec Dieu. Bien que ces réactions humaines soient compréhensibles, elles révèlent également une compréhension imparfaite de ce qu'est le véritable amour.

Tout d'abord, le fait que Dieu sache que quelque chose va se produire - étant donné son omniscience divine - ne signifie pas qu'il va faire en sorte que quelque chose se produise. Par exemple, en tant que simples humains, nous disposons toujours du libre arbitre que Dieu nous a donné et nous pouvons choisir de coopérer ou non au plan de Dieu pour l'humanité en général et pour nos vies en particulier. Dieu nous donne le libre arbitre pour voir si nous lui faisons confiance pour obtenir ce qu'il y a de mieux pour nous ou si nous suivons notre propre chemin en nous opposant à lui (voir Matthieu 25:31-46).

Nous voyons donc ici que l'amour véritable n'est pas coercitif. Il respecte le libre arbitre de l'être aimé. Dieu ne laisse pas non plus le péché et la mort avoir le dernier mot, en envoyant son Fils unique se faire homme et nous racheter tous par son unique sacrifice au Calvaire. Il nous donne donc de nombreuses occasions de nous repentir et de marcher avec lui tout au long de notre vie, d'accepter son don du salut et d'y persévérer.

De même, Dieu a sans aucun doute créé le diable et tous les autres anges bons et leur a donné avec amour le pouvoir de coopérer avec son plan ou de se détourner de lui. Malheureusement, le diable et les autres anges déchus avaient parfaitement prévu que leur rejet de Dieu signifierait leur séparation éternelle d'avec lui, mais ils ont tout de même choisi de se détourner de Dieu. Par conséquent, leur rejet de Dieu n'était pas seulement radical mais irrévocable (CEC 392). C'est donc à eux qu'incombe la responsabilité de leur destinée éternelle, et non à un manque de miséricorde de la part de Dieu (Catéchisme 393). Parce qu'ils ont dit à Dieu : "Si c'est ça le paradis, qu'il aille au diable".