Le pape Jean-Paul II a dit ceci à propos des juristes catholiques et du divorce :
Pour des motifs graves et proportionnés, les juges peuvent donc agir selon les principes traditionnels de la coopération matérielle. Mais ils doivent aussi rechercher des moyens efficaces pour favoriser les unions matrimoniales, notamment par une œuvre de réconciliation judicieusement menée.
Les avocats, en tant que professionnels indépendants, doivent toujours refuser d'utiliser leur profession à des fins contraires à la justice, comme c'est le cas pour le divorce. Ils ne peuvent collaborer à ce type d'activité que si, dans l'intention du client, elle ne vise pas à la rupture du mariage, mais à l'obtention d'autres effets légitimes qui ne peuvent être obtenus que par une telle procédure judiciaire dans l'ordre juridique établi (cf. Catéchisme de l'Église catholique, n. 2383). Ainsi, dans son travail d'assistance et de réconciliation des personnes qui traversent une crise conjugale, l'avocat sert véritablement les droits de la personne et évite de devenir un simple technicien au service de quelque intérêt que ce soit.
(Discours à la Rote romaine sur le divorce - 28 janvier 2002)
Les juges et les avocats ne peuvent "coopérer" dans une procédure de divorce que si leur coopération est matérielle et non formelle. La coopération formelle consisterait à encourager le divorce comme une fin en soi ou à soutenir le divorce comme une bonne chose. La coopération matérielle, quant à elle, se produit lorsqu'une personne est engagée dans une action moralement bonne ou neutre qui ne permet qu'accessoirement la mauvaise action d'une autre personne.
Les avocats catholiques spécialisés dans le divorce ne doivent jamais coopérer à un divorce si la procédure aboutit à une injustice. Toutefois, si la relation entre les deux époux est si mauvaise que seuls les recours civils (y compris le divorce) peuvent protéger les droits, la sécurité ou la santé mentale d'une personne, les avocats catholiques peuvent coopérer afin de faire avancer la justice dans de telles circonstances.
Chaque divorce doit être traité au cas par cas. Les avocats catholiques doivent se demander si l'affaire qui leur est soumise est dans l'intérêt de la justice et du droit naturel ou si elle aboutira à une injustice pour le droit naturel et les droits des personnes. Les avocats catholiques n'ont pas besoin de faire une analyse approfondie de chaque client et de ses motivations, mais doivent examiner leur propre conscience pour savoir si l'action en justice est quelque chose avec laquelle ils se sentiraient à l'aise pour coopérer et se présenter devant Dieu.