Quiconque rejette explicitement l'Évangile et l'Église ne peut obtenir le salut. Tout salut vient du Christ et l'Église est le signe visible et l'instrument de ce salut.
La question de l'athéisme peut être abordée de plusieurs manières.
Premièrement, lorsque de nombreuses personnes rejettent Dieu, elles rejettent une certaine idée de Dieu et non Dieu lui-même. C'est comme si quelqu'un vous disait toutes sortes de choses sur un certain Jacques qui vous paraissent horribles et que vous décidiez que vous n'aimez pas Jacques et que vous ne serez jamais ami avec lui. Cependant, un jour, vous rencontrez Jacques et découvrez qu'il n'a rien à voir avec ce que l'autre personne vous a dit de lui. Vous découvrez que vous avez vraiment envie d'être ami avec Jacques. Votre rejet n'a donc jamais porté sur Jacques, mais sur une certaine idée de Jacques. Jacques (s'il était bon, aimant et miséricordieux comme Dieu l'est) ne vous en tiendrait certainement pas rigueur et accueillerait volontiers votre amitié.
Deuxièmement, imaginez que quelqu'un ne se contente pas de vous dire du mal de Jacques, mais que quelqu'un vous fasse du mal et prétende que Jacques lui a dit de vous faire ce mal. Dans une telle situation, vous n'aimeriez certainement pas Jacques ou ne voudriez pas être en sa compagnie. Cependant, une fois la confusion dissipée, Jacques blâmerait certainement la personne qui vous a fait ces choses et qui a fait ces affirmations plutôt que de vous en tenir rigueur.
Troisièmement, il y a des gens qui ne se soucient tout simplement pas de savoir qui est James ou comment il est. Elles refusent délibérément de savoir quoi que ce soit à son sujet. Ces personnes ne pourront jamais se lier d'amitié avec Jacques.
La question est de savoir comment nous définissons la foi. La foi doit-elle toujours être explicitement énoncée ? Dans quelle mesure une personne doit-elle comprendre la foi pour être considérée comme croyante ? Et si tout ce qu'ils croient décrit essentiellement Dieu tel qu'enseigné par Jésus, mais qu'ils ont une compréhension différente, est-ce simplement "une rose sous un autre nom" ?
L'Église enseigne que la foi peut parfois être implicite, une sorte de foi subconsciente. Ces personnes ne maîtrisent pas toute la terminologie ou la théologie, mais elles aspirent réellement aux choses divines et s'y soumettent du mieux qu'elles peuvent. Tous les catholiques pratiquants ne sont pas des érudits en théologie, mais nous ne fixons pas de barre à franchir en matière de connaissances théologiques pour avoir une véritable foi. Le simple désir de se soumettre à ce qui est vraiment bon est un point de départ suffisant, car seul Dieu est bon (Luc 18:9). À partir de là, nous attendons de chaque personne qu'elle embrasse les vérités plus profondes de la foi en fonction de ses capacités.
Certains athées ont le niveau de foi le plus élémentaire, même s'ils ne le savent pas ou ne le comprennent pas. Cependant, l'Église enseigne que la grâce de Dieu est toujours active dans leur vie :
Ceux qui, sans faute de leur part, ne connaissent pas l'Évangile du Christ ni son Église, mais qui cherchent néanmoins Dieu d'un cœur sincère et qui, poussés par la grâce, s'efforcent dans leurs actions de faire sa volonté telle qu'ils la connaissent par les exigences de leur conscience, ceux-là aussi peuvent obtenir le salut éternel. (Catéchisme, 847)
"Bien que Dieu puisse, par des voies qu'il connaît lui-même, conduire à la foi, sans laquelle il est impossible de lui plaire, ceux qui, sans qu'il y ait de leur faute, ignorent l'Évangile, l'Église a toujours l'obligation et le droit sacré d'évangéliser tous les hommes". (Catéchisme, 848)