J'ai un fils de 17 ans qui est préoccupé par le châtiment à venir (qui peut ou non se produire de son vivant). Il a lu sur les trois jours de ténèbres et s'inquiète du fait que nous ne nous préparons pas correctement en cas de guerre. Il semble penser que nous devrions nous procurer toutes sortes de fusils et d'armes afin de nous préparer au cas où des combats éclateraient ou que le chaos régnerait dans notre société. Il se fâche quand je lui dis qu'il ne faut pas craindre la mort si notre âme est prête à rencontrer Dieu. Mais il me dit que nous avons vécu notre vie et qu'il veut vivre la sienne. Ce qui le dérange vraiment, c'est que nous ne rassemblons pas d'armes pour protéger la famille. Comment puis-je lui faire comprendre ? Il pense que nous sommes tous trop prêts à sacrifier notre vie. Il semble avoir un conflit entre le martyre et le fait de se défendre.
Cela semble être, malheureusement, un bon exemple d'un jeune homme influencé par de la mauvaise littérature. Il a dû lire des articles, des livres ou des sites Internet qui promeuvent la notion que la fin est juste au coin de la rue. Ce n'est pas quelque chose que l'Église enseigne. Le Saint-Père ne partage certainement pas cette crainte. Il se prépare au changement de millénaire non pas parce qu'il s'attend à la fin du monde, mais parce qu'il s'attend à une occasion de renouveau spirituel.
Bien que l'Écriture fasse référence à des événements qui annoncent la fin des temps, nous n'avons aucune raison de penser que ces événements se produisent aujourd'hui, même si l'on considère l'état déplorable du monde. Il est vrai qu'ils sont peut-être à nos portes, mais cela peut être dit à n'importe quel moment de l'histoire. Tout ce que nous savons avec certitude, c'est que nous ne saurons certainement pas quand la fin est sur le point d'arriver. "Ni le jour, ni l'heure...".
Si j'étais à votre place, je ferais tout mon possible pour ne pas donner raison aux inquiétudes de votre fils. Je ne ferais pas de provisions d'armes ou de matériel d'urgence (du moins pas au-delà de ce dont on peut avoir besoin en cas d'incendie, d'inondation ou de tremblement de terre). Je ne parlerais pas de se préparer à fuir dans les bois et à se battre comme des guérilleros. Il y a une sorte de romantisme dans tout cela, du moins aux yeux d'un jeune de 17 ans, et ce genre de romantisme peut conduire à l'engouement pour toutes sortes d'idées et de mouvements bizarres.
Votre fils est à un âge vulnérable, celui des passions intenses, et il se peut qu'il soit mal entouré ou qu'il ne fréquente pas assez les enfants "normaux", dont les centres d'intérêt se tournent vers les jeux de balle et les films. Normalement, je ne conseillerais à personne d'encourager les frivolités chez les jeunes, mais, dans ce cas, un changement d'orientation semble être la première chose à faire.