Il est difficile d'imaginer qu'une personne bien informée puisse porter cette accusation. Tout au long de son pontificat, l'une des préoccupations majeures de Jean-Paul II a été la bonne mise en œuvre du Concile Vatican II.
La personne que vous avez rencontrée est soit malhonnête, soit elle a une compréhension déformée de ce qu'étaient les choses avant Vatican II, soit elle a une vision déformée de ce que Vatican II et la législation ultérieure ont fait, soit elle a une vision déformée de ce que Jean-Paul II a fait, soit une combinaison de tout cela.
Pour défendre les actions du Saint-Père à cet égard, on peut poser la question suivante : Si Jean-Paul II "essaie de revenir aux jours précédant Vatican II", quels sont les exemples spécifiques à ce sujet ? Quels sont les doctrines ou les disciples légitimement développés qu'il a ramenés à l'état où ils se trouvaient avant le Concile ?
Si une personne veut porter une accusation généralisée comme celle dont il est question, elle devra produire un grand nombre d'exemples. Quelques exemples de moindre importance ne permettront pas d'établir que le pontife tente de défaire le travail d'un concile œcuménique. Bien entendu, comme l'accusation est absurde à première vue, la personne ne pourra pas produire le genre d'exemples nécessaires.
S'il cite un grand nombre d'exemples, il y aura quelque chose qui ne va pas dans la grande majorité d'entre eux. Par exemple, il peut rapporter de manière fallacieuse quelque chose que le Saint-Père aurait voulu (les rumeurs sur ce que le pontife veut ou n'aime pas sont notoirement peu fiables et devraient être évitées par les parties de tous bords). Il peut avoir à l'esprit que le Saint-Père a fait quelque chose qu'il n'a pas fait en réalité. Il peut percevoir une action du pontife comme "inversant" une "tendance" post-Vatican II qui n'a jamais été autorisée au départ et qui - probablement - était contraire aux souhaits du Concile lui-même. Ou bien il peut avoir une idée erronée de ce qu'était la période précédant le Concile et percevoir comme un "retour" à cet état des choses qui, en fait, ne le sont pas.
Il est fort probable que la personne que vous avez rencontrée se contente de fantasmer sur ce que devrait être l'Église postconciliaire et qu'elle s'en prenne ensuite au Saint-Père parce qu'il adhère à la vision que Vatican II a en fait tracée pour l'Église.