Comment répondre à mes frères chrétiens qui ne sont pas en pleine communion avec l'Église lorsqu'ils font remarquer que notre Église devient une plaisanterie hypocrite avec tous les scandales et les abus ?
Ce n'est pas la première fois que l'Église doit faire face au scandale et au péché dans ses rangs ; elle n'est pas non plus la seule dans ce cas. Chaque église, chaque école, chaque organisation humaine, quelle que soit sa taille, est confrontée à des problèmes similaires. En outre, nous devons toujours nous rappeler que la grande majorité des évêques et des prêtres ne sont en rien impliqués dans ces scandales. Il y aura toujours des saints et des héros, mais aussi des délinquants et des lâches dans l'Église, et une Église qui compte des saints et des héros ne peut jamais être qualifiée de "plaisanterie hypocrite".
L'Église catholique est une cible privilégiée pour les abus, et ce pour plusieurs raisons : Elle est vaste et unifiée ; elle tient des registres détaillés, alors que les problèmes récurrents sont beaucoup plus difficiles à repérer dans d'autres églises ; et elle adopte une position morale exaltée sur de nombreux sujets, d'une manière qui est menaçante pour de nombreuses personnes qui ne veulent pas examiner la moralité de leurs actions.
Même dans l'Ancien Testament, Israël, le peuple choisi par Dieu, était souvent comparé par les prophètes à Sodome, Babylone et d'autres nations païennes. En fait, les prophètes disaient parfois qu'Israël était plus méchant que ces autres nations. Pourtant, il restait le peuple élu et ses institutions, le temple de Jérusalem, le sacerdoce lévitique, la monarchie davidique, la loi de Moïse, étaient toujours divinement ordonnées.
De même, les abus et les scandales au sein de l'Église ne pourront jamais défaire l'institution des sept sacrements par le Christ, ni la remise des clés à Pierre, le roc sur lequel l'Église a été bâtie.
Cela ne veut pas dire que nous devrions nous reposer sur nos lauriers. Les scandales sont une grave offense à Dieu et un obstacle à la conversion du monde. Mais nous ne devons pas permettre que les scandales, aussi graves soient-ils, soient utilisés pour nous intimider ou nous empêcher de faire notre devoir de proclamer la vérité de notre foi.