Tout d'abord, si l'on souffre d'anxiété clinique, il faut consulter un professionnel spécialisé dans ce type de difficultés psychologiques. Mais pour le reste d'entre nous, il n'y a pas assez d'heures dans la journée pour s'inquiéter de tout ce qui ne va pas. Heureusement, nous avons l'antidote contre l'inquiétude et l'anxiété : le Vendredi saint. Je vous suggère de consacrer chaque jour un temps de qualité à la réflexion sur la Passion du Seigneur et sur la vulnérabilité dont il a fait preuve. Sa vulnérabilité est notre bouclier contre la vulnérabilité. Naturellement, la pire chose qui puisse nous arriver ici, c'est de mourir. Mais par sa mort, notre mort devient une naissance. Il est à nos côtés dans notre voyage humain. Je vous suggère de regarder un crucifix (devant le Saint-Sacrement si possible) et de réfléchir à son agonie dans le jardin - qui était en fait l'agonie de son esprit. L'anxiété est une affaire d'esprit. Il en a souffert au point de suer du sang. Il est avec vous dans cette épreuve et il peut apaiser votre esprit. Ensuite, réfléchissez et remerciez-le d'avoir supporté la trahison de Judas, les reniements de Pierre et l'abandon par les apôtres. Remerciez-le d'avoir supporté l'arrestation et la cruauté des gardes et des membres du Sanhédrin. Remerciez-le d'avoir supporté les interrogatoires interminables et cette longue nuit. Remerciez-le d'avoir supporté la flagellation brutale qui l'a privé de son sang et de ses forces et l'a laissé avec un mal de tête lancinant qui l'a accompagné jusqu'à la mort. Remerciez-le d'avoir supporté les moqueries et la couronne d'épines qui lui ont causé tant de douleur, ainsi que le rejet au prétoire. Remerciez-le d'avoir porté la croix, ce qui lui a causé une douleur extrême à l'épaule, et d'être tombé dans les rues de pierre sales avec la croix sur lui, et de s'être relevé à chaque fois. Remerciez-le d'avoir reçu les clous dans les mains et les pieds. Remerciez-le d'avoir lutté pour pousser sur ses pieds cloués afin de soulever son corps pour remplir ses poumons d'air alors qu'il était suspendu à la croix une fois qu'elle avait été mise en place. Remercions-le d'avoir enduré une telle agonie pendant trois heures, jusqu'à ce que ses forces l'abandonnent en ce moment éternel où il a rendu l'esprit et est mort, nous donnant sa vie. Toute cette épreuve, mais surtout le temps passé sur la croix (où il ne pouvait même pas se gratter le nez), a été une leçon sur la façon de lâcher le contrôle et de se soumettre au Père. Une telle prise de conscience met nos vies en perspective.