Catéchisme de l'Église Catholique §474:
Par son union à la sagesse divine en la personne du Verbe incarné, le Christ a joui dans sa connaissance humaine de la plénitude de l'intelligence des desseins éternels qu'il était venu révéler. Ce qu'il a admis ne pas savoir dans ce domaine, il a déclaré par ailleurs ne pas être envoyé pour le révéler.
Jésus, malgré son Incarnation, a gardé tous les attributs de la divinité. Il est resté Dieu et n’a jamais cessé d’être Dieu. Par contre, Il n’a utilisé les attributs de sa divinité que lorsque c’était compatible, ou plutôt exigé par les missions que le Père lui avait demandé de réaliser. Il n’a jamais exercé les attributs de la divinité indépendamment des œuvres que le Père lui avait envoyées réaliser.
« Tout ce que le Père me donne viendra à moi, et celui qui vient à moi, je ne le jetterai point dehors; car je suis descendu du ciel pour faire, non ma volonté, mais la volonté de celui qui m'a envoyé. »
Jean 6, 37-38
Lorsque quelque chose ne collait pas avec les missions du Père, Jésus n’exerçait pas les attributs de sa condition divine, Il parlait dans sa condition humaine, dans sa condition de prophète, et c’est exactement le cas dans ce passage.
Les Saintes Ecritures nous disent :
« Quant aux temps et aux moments il n'est pas besoin, frères, de vous en écrire. Car vous savez très bien vous-mêmes que le jour du Seigneur vient ainsi qu'un voleur pendant la nuit. »
1 Thessaloniciens 5, 1-2
« Veillez donc, puisque vous ne savez à quel moment votre Seigneur doit venir. Sachez-le bien, si le père de famille savait à quelle heure le voleur doit venir, il veillerait et ne laisserait pas percer sa maison. Tenez-vous donc prêts, vous aussi; car le Fils de l'homme viendra à l'heure où vous n'y penserez pas. »
Matthieu 24, 42-44
Dieu nous veut constamment sur nos gardes, prêt à son retour à tout moment, et non pas être hypocrite et se repentir la veille de Son retour. Ce texte est absolument fascinant, il nous appelle à la vigilance, parce que nous ne connaissons pas le jour et l’heure du retour de Notre Seigneur Jésus-Christ.
Et puis, d’un point de vue logique, ça semble normal que Dieu ne nous communique pas cette information : imaginons que nous sommes lundi, et que vous apprenez qu’un voleur veut venir braquer chez vous le dimanche de la même semaine, vous allez forcément vous mettre sur vos gardes la veille (samedi soir) en dormant tranquillement le reste de la semaine. Cependant, si vous ne savez pas à quel moment il compte venir, vous serez constamment sur vos gardes.
C’est la même chose ici que Dieu nous enseigne, Il nous fait comprendre qu’il faut être continuellement sur nos gardes, prêt à n’importe quel moment. L'humanité n'a pas besoin de savoir ni le moment du jugement, ni comment le Fils jugera.
Saint Augustin dira : « Cette expression : "il ne sait pas", signifie donc: il ne veut pas faire savoir; c'est ainsi que l'ange dit à Abraham : "Je sais maintenant que. tu crains le Seigneur (Gn 22, 12), c'est-à-dire je te fais savoir ; car cette épreuve lui fit connaître à lui-même ce qu'il était." » et « Le sens véritable de ces paroles : "Le Père seul connaît ce jour", est donc celui que nous avons indiqué, c'est-à-dire qu'il fait connaître ce jour au Fils; et s'il est dit du Fils qu'il ne sait pas, c'est parce qu'il ne communique point cette connaissance aux hommes. »
Saint Jérôme dira : « Nous avons donc prouvé que le Fils de l'homme connaît le jour de la fin du monde, il nous reste à expliquer pourquoi il déclare qu'il ne le sait pas. Lorsque après sa résurrection, ses Apôtres lui demandent quand viendra ce jour, il leur répond clairement (Actes 1, 7) : "Ce n'est pas à vous de connaître les temps et les moments que le Père a disposés dans sa puissance”" preuve évidente qu'il connaît ce jour, mais qu'il n'est pas utile pour les Apôtres d'avoir cette connaissance. »