Selon l'Aquinate, la différence n'est pas aussi grande qu'on pourrait le penser. Considérons que notre accès à la présence réelle et substantielle du Christ dans la Sainte Eucharistie se fait par notre foi et notre charité orientées vers ce mystère. Notre consommation du Corps et du Sang du Christ est une consommation par la foi et l'amour, puisque les apparences du pain et du vin sont consommées. Ces apparences sont le signe de la présence de son Corps et de son Sang, mais nous mangeons et buvons évidemment son Corps et son Sang par notre foi en sa présence et notre désir d'être unis à lui par la charité, et non par notre mastication et notre ingestion physiques. Ces fonctions naturelles, comme les formes extérieures naturelles du pain et du vin, sont les signes de notre consommation spirituelle plus profonde, intérieure.

Notre Seigneur lui-même, dans le sixième chapitre de l'Évangile de Jean, nous dit que sa présence ne peut être comprise que de manière spirituelle et non charnelle. Cela ne signifie pas que son Corps et son Sang ne sont pas aussi réellement présents que n'importe quelle autre chose offerte à nos sens ; cela signifie que nous saisissons ce mystère par la foi et l'amour, et non par des fonctions corporelles. Ainsi, tant dans la communion visible et sacramentelle que dans la communion spirituelle, nous nous nourrissons du Corps et du Sang du Christ par la foi et l'amour, et nous recevons les mêmes effets dans les deux cas.

Il n'en reste pas moins vrai qu'avec les sacrements, la grâce est plus grande et plus précise si nous participons au sacrement en fait et pas seulement en désir. Ainsi, notre communion spirituelle est toujours un désir de recevoir le Seigneur sacramentellement, mais c'est toujours en vertu du sacrement que nous recevons la grâce d'une communion spirituelle. Une Communion spirituelle est un partage authentique, bien que moins parfait sur le plan sacramentel, du Corps et du Sang du Seigneur.

La Sainte Église accorde une indulgence partielle pour chaque communion spirituelle, et nous pouvons appliquer cette indulgence aux défunts qui ne peuvent plus recevoir la communion. Quelle merveilleuse façon d'aider ceux qui aspirent à voir Dieu dans le banquet du ciel !