Pourquoi n'est-ce pas une contradiction pour l'Église catholique d'accepter à la fois les doctrines thomistes et molinistes ?
L'Église soutient l'autorité de saint Augustin et de saint Thomas d'Aquin dans leurs enseignements sur la grâce et le libre arbitre. C'est ce qui ressort clairement du magistère ordinaire au cours des siècles. Tant les thomistes que les molinistes soutenaient que leurs enseignements étaient au moins compatibles avec saint Augustin et saint Thomas. Ainsi, en fin de compte, la controverse entre les thomistes et les molinistes est une controverse sur l'interprétation de saint Augustin et de saint Thomas.
Les papes, bien que penchant initialement fortement en faveur de la résolution thomiste, qui favorisait des conclusions plus littéralement augustiniennes, ont néanmoins décidé de ne pas intervenir et d'interdire aux deux parties de qualifier l'autre d'hérétique. En fin de compte, l'interprétation de saint Thomas et de saint Augustin a été libérée de l'accent rigide mis sur la causalité efficiente par rapport au libre arbitre et s'est davantage concentrée sur la causalité finale. Cela signifie que l'impasse trouvée dans le clivage thomiste-moliniste doit être surmontée par un principe plus élevé que la causalité efficiente, à savoir la causalité finale. Cette résolution par la voie de la finalité doit cependant éviter le mouvement nécessaire de la grâce tel que le conçoivent les jansénistes.
C'est beaucoup pour une réponse courte, mais il faudra s'en contenter.