Dans le cadre de l’Année Sainte 2025, une initiative particulière a suscité de vifs débats : l’organisation, à Rome, d’un pèlerinage regroupant des personnes se revendiquant LGBT ainsi que leurs familles et accompagnants. L’événement, initié par l’association italienne La Tenda di Gionata, a brièvement figuré sur le calendrier officiel du Jubilé avant d’en être retiré, puis réinséré de manière plus discrète.

Mais une question demeure : l’Église catholique peut-elle légitimement approuver un tel pèlerinage ?

Le Dicastère pour l’évangélisation, organe responsable du Jubilé, a clarifié que ce pèlerinage n’était pas organisé ni parrainé par le Saint-Siège. Il a simplement été accepté dans le calendrier comme pèlerinage privé, parmi de nombreux autres, sans signification doctrinale particulière. L’événement comprend une veillée de prière et une messe célébrée par un évêque italien, dans le cadre pastoral d’un accompagnement spirituel. Ce n’est donc pas une reconnaissance officielle d’une quelconque légitimité morale ou théologique des pratiques homosexuelles, mais plutôt une ouverture prudente à l’accompagnement pastoral des personnes.

Il est essentiel ici de rappeler ce que l’Église enseigne de façon claire et constante sur l’homosexualité : « S’appuyant sur la Sainte Écriture, qui les présente comme des dépravations graves (cf. Gn 19, 1-29 ; Rm 1, 24-27 ; 1 Co 6, 10 ; 1 Tm 1, 10), la Tradition a toujours déclaré que " les actes d’homosexualité sont intrinsèquement désordonnés " (CDF, décl. " Persona humana " 8). Ils sont contraires à la loi naturelle. Ils ferment l’acte sexuel au don de la vie. Ils ne procèdent pas d’une complémentarité affective et sexuelle véritable. Ils ne sauraient recevoir d’approbation en aucun cas. » (CEC §2357). En revanche, l’Église distingue l’inclination homosexuelle, qu’elle considère comme une épreuve, et les actes homosexuels, qu’elle rejette moralement. Elle enseigne qu'ils « doivent être accueillis avec respect, compassion et délicatesse. On évitera à leur égard toute marque de discrimination injuste. Ces personnes sont appelées à réaliser la volonté de Dieu dans leur vie, et si elles sont chrétiennes, à unir au sacrifice de la croix du Seigneur les difficultés qu’elles peuvent rencontrer du fait de leur condition. » (CEC §2358)

Cela signifie que l’Église accueille les personnes, tout en appelant chacune à vivre dans la chasteté, selon l’état de vie chrétien.

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Le pèlerinage LGBT prévu à Rome dans le cadre du Jubilé 2025 n’est pas une approbation doctrinale des pratiques homosexuelles, mais une tentative d’accueil pastoral dans un cadre strictement privé. L’Église catholique, fidèle à l’enseignement du Christ, ne change pas sa doctrine sur la sexualité humaine. Elle appelle toutes les personnes — quelle que soit leur histoire — à la sainteté, à la chasteté, et à la conversion du cœur.

Cependant, une grave confusion est introduite lorsque l’on ne distingue pas clairement deux réalités profondément différentes :
- d’un côté, les personnes homosexuelles sincèrement désireuses de se rapprocher du Christ, prêtes à accueillir son appel à la chasteté et à la transformation intérieure ;
- de l’autre, les militants ou groupes idéologiques qui utilisent la cause LGBT comme un levier pour faire pression sur l’Église et tenter de faire évoluer sa doctrine vers une acceptation morale de comportements que la foi catholique qualifie d’objectivement désordonnés.

C’est dans ce contexte qu’il faut souligner le caractère particulièrement provocateur du nom de l’association organisatrice : La Tente de Jonathan. Cette référence à l’amitié biblique entre David et Jonathan est parfois détournée par certains cercles militants LGBT pour suggérer une relation homosexuelle entre les deux hommes, malgré l’absence totale de fondement dans la tradition catholique et les Écritures. Choisir ce nom n’est donc pas anodin : il traduit une volonté d’introduire des lectures idéologiques et biaisées de la Bible, en contradiction directe avec l’interprétation constante de l’Église.

Ainsi, ce type d’initiative, même sous couvert d’accueil pastoral, introduit des ambiguïtés regrettables. Il donne l’impression que l’Église cautionne des messages contraires à la vérité qu’elle a reçue du Christ. Pire encore, certains organismes exploitent ces ouvertures pour tenter d’infiltrer des éléments doctrinaux ou moraux pervertis, qui n’ont rien à voir avec l’Évangile ni avec la véritable miséricorde chrétienne.

Car accueillir, ce n’est pas approuver. Aimer, ce n’est pas relativiser. Dire la vérité, c’est être fidèle au Christ qui libère.

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