Pas grand-chose. En 1958, Morton Smith a affirmé avoir trouvé une partie d'une lettre écrite par Clément d'Alexandrie. Il y est question d'une seconde édition de l'Évangile de Marc, préparée après la mort de Pierre. Cette seconde édition aurait inclus des récits qui ne se trouvaient pas dans l'Évangile de Marc canonique. Le plus long de ces récits était ce qui semblait être un récit alternatif de la résurrection de Lazare. D'après la lettre trouvée par Smith, ce document était conservé à Alexandrie (dont Marc avait été l'évêque), mais n'était pas diffusé de manière générale. L'hérétique gnostique Carpocrate obtint une copie de l'Évangile et le révisa en y ajoutant ses propres enseignements gnostiques, puis l'utilisa pour justifier l'éthique sexuelle licencieuse de ses disciples.

L'authenticité de la lettre est douteuse. Smith a affirmé l'avoir trouvée écrite à la main au dos d'un livre dans la bibliothèque du monastère de Mar Saba, dans le sud d'Israël. Le livre lui-même datait du XVIIe siècle et l'écriture de la lettre du XVIIIe siècle. Smith a publié des photographies de la lettre, mais depuis leur publication, aucun autre chercheur occidental n'a vu la lettre.

Même si le récit de Smith concernant la découverte de la lettre est correct, il est douteux que la personne du XVIIIe siècle qui l'a écrit à la fin du livre ait eu en sa possession une lettre authentique de Clément d'Alexandrie. Il se peut qu'il ait composé la lettre lui-même, en espérant que quelqu'un la trouverait dans le futur, ou qu'il ait eu une copie d'une lettre précédemment falsifiée au nom de Clément.

Même si Clément a écrit la lettre, cela ne prouve pas que la version de Marc qu'il mentionne était authentique. Quelqu'un, entre l'époque de Marc et celle de Clément, a pu ajouter des éléments supplémentaires et proposer ensuite l'Évangile au nom de Marc (comme l'hérétique Carpocrate est censé l'avoir fait). Peu d'érudits qui pensent que Clément a écrit la lettre croient que Marc était l'auteur de l'Évangile mentionné dans la lettre. Le matériel supplémentaire contient des indices qui rendent peu probable qu'il ait été écrit par Marc.