Absolument pas. En fait, le pape déclare que l'un des problèmes de l'Église moderne est que les prêtres ne prêchent pas assez sur l'enfer. Le pape déclare : "Dans une certaine mesure, l'homme se perd ; il en va de même pour les prédicateurs, les catéchistes et les enseignants, qui n'ont donc plus le courage de prêcher la menace de l'enfer. Et peut-être même que ceux qui les écoutent ont cessé d'avoir peur de l'enfer. En fait, les hommes de notre temps sont devenus insensibles aux dernières choses" (183).
En ce qui concerne la réalité de l'enfer, Jean-Paul II déclare,
Le problème de l'enfer a toujours préoccupé les grands penseurs de l'Église, depuis Origène jusqu'à notre époque avec Mikhaïl Boulgakov et Hans Urs von Baltha-sar. En effet, les anciens conciles ont rejeté la théorie de l'"apokatastase finale", selon laquelle le monde serait régénéré après la destruction et chaque créature serait sauvée, théorie qui abolissait l'enfer. Mais le problème reste entier. Dieu, qui a tant aimé l'homme, peut-il permettre que l'homme qui le rejette soit condamné à des tourments éternels ? Pourtant, les paroles du Christ sont sans équivoque. Dans l'Évangile de Matthieu, il parle clairement de ceux qui iront au châtiment éternel (cf. Mt 25, 46). De qui s'agit-il ? L'Église ne s'est jamais prononcée à ce sujet. Il s'agit d'un mystère, vraiment impénétrable, qui embrasse la sainteté de Dieu et la conscience de l'homme. (185-186)