Ce que vous citez n'est pas vraiment de saint Jérôme, mais un écrit du père de l'Église Origène que saint Jérôme a traduit. Origène avait sans aucun doute des problèmes doctrinaux, mais il a aussi très bien écrit sur d'autres sujets, y compris l'Eucharistie.
Dans le texte que vous citez, Origène affirme en fait la réalité de l'Eucharistie. Il le fait en comparant la réaction légitime des fidèles lorsqu'une miette eucharistique tombe sur le sol et en soulignant qu'ils doivent faire preuve de la même révérence lorsque la parole vivante de Dieu leur est prêchée.
L'extrait suivant est tiré de l'audience générale hebdomadaire du pape Jean-Paul II, le 5 juin 2002 :
Origène, qui commente notre psaume dans l'une de ses homélies, traduite et diffusée par saint Jérôme en Occident, associe en fait la parole de Dieu à l'Eucharistie : "Nous lisons les Saintes Écritures. Je crois que l'Évangile est le Corps du Christ. Je crois que les Saintes Écritures sont son enseignement. Et quand il dit : celui qui mange ma chair et boit mon sang (Jean 6,53), bien que ces mots puissent aussi se référer au mystère [eucharistique], le Corps et le Sang du Christ sont vraiment une parole de l'Écriture, l'enseignement de Dieu. Lorsque nous sommes sur le point de recevoir le mystère [eucharistique], si une seule petite miette tombe, nous nous sentons perdus. Quand nous écoutons la parole de Dieu, quand nos oreilles perçoivent la parole de Dieu, le corps et le sang du Christ, dans quel grand danger ne tomberions-nous pas si nous pensions à autre chose ? (74 Omelie sul Libro dei Salmi [74 Homélies sur le Livre des Psaumes], Milan 1993, pp. 543-544).