Je n'ai jamais compris pourquoi les catholiques citent l'histoire des noces de Cana (Jean 2:1-11) en référence à l'intercession de Marie auprès de Jésus. Oui, Jésus a fait ce que Marie demandait, mais seulement après lui avoir fait comprendre que ce n'était pas à elle de le lui demander : "Femme, qu'est-ce qui te préoccupe à mon égard ? N'est-il pas évident qu'il n'a jamais voulu que Marie ait son mot à dire dans son ministère ?
Pas selon Jésus lui-même. Il explique ainsi son objection : "Car mon heure n'est pas encore venue." Il ne dit pas : "Car tu n'as rien à dire dans mon ministère" ou "Car ce n'est pas à toi de me demander quoi que ce soit". Il ne s'oppose pas à la demande, mais s'interroge sur le moment choisi. Lorsque son "heure" arrivera, elle demandera et il l'écoutera. Quelle est l'"heure" de Jésus ? Tout au long de l'Évangile de Jean, ce terme se réfère avant tout à "l'heure" de la passion et de la mort de Jésus (Jn 7,30 ; 8,20 ; 12,23 ; 27 ; 13,1 ; 17,1). Jésus dit en effet : "Pourquoi intercèdez-vous auprès de moi ? L'heure de ma mort salvatrice n'est pas encore arrivée". En d'autres termes, l'intercession de Marie, comme la vôtre et la mienne, tire toute sa force du sacrifice du Christ. L'"heure" de Jésus ne rend pas l'intercession de Marie impropre ou inutile ; au contraire, elle est le fondement même de l'intercession de Marie.
Notons que, avant même son "heure", Jésus a exaucé la demande de Marie en transformant l'eau en vin, tout comme il a exaucé la demande de la Cananéenne qui a persévéré dans la prière alors que Jésus semblait refuser sa demande pour éprouver sa foi (Mt 15,21-28).