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La consubstantiation n'est-elle pas plus incarnée que la transsubstantiation ?

Superficiellement, la consubstantiation peut sembler plus "incarnée" que la transsubstantiation, mais il y a un hic. Pour que l'Eucharistie soit à la fois Jésus-Christ et le pain et le vin, comme Jésus est à la fois Dieu et homme, il faudrait que Jésus unisse la nature du pain à lui-même comme il a uni la nature humaine à lui-même. Il s'agirait d'une nouvelle incarnation, d'une nouvelle union hypostatique. Nous confesserions un Seigneur qui est vraiment Dieu, vraiment homme et vraiment pâte. Cela rabaisserait et banaliserait la signification de la prise en charge de notre nature humaine par notre Seigneur.

En outre, une telle reprise de l'Incarnation n'accomplirait pas ce qu'est l'Eucharistie : Elle ne rendrait pas présents le corps humain et le sang du Christ. Si la deuxième personne de la Trinité devait acquérir une nouvelle nature, une nature de confiserie, cette nouvelle nature n'aurait pas de relation directe avec la nature humaine de Jésus. Il serait présent dans l'Eucharistie dans sa divinité et sa panification, mais pas dans son humanité. Son corps humain, né de Marie, crucifié sur la croix, ressuscité d'entre les morts et monté dans la gloire, ne serait pas impliqué.

Ce n'est évidemment pas ce que croient les consubstantiationnistes. Ils se représentent le Christ dans sa divinité et son humanité juxtaposées au pain et au vin, sans se confondre avec eux. Mais ce n'est pas le principe de l'incarnation. Il s'agit plutôt de nestorianisme. Il fait de l'Eucharistie un amalgame de Jésus et de pain, tout comme Nestorius a fait de Jésus un amalgame de Dieu et d'homme sans véritablement unir les deux natures en une seule personne.

La compréhension catholique authentique de l'Eucharistie, en revanche, n'est pas une répétition de l'Incarnation, mais une extension de celle-ci. Le Christ n'est pas hypostatiquement uni au pain, mais l'unique union hypostatique de la divinité et de l'humanité nous est présentée sous les apparences du pain et du vin. Il ne s'agit pas d'un nouvel acte rédempteur indépendant, mais de la présentation de l'unique rédemption accomplie par le Christ dans son Incarnation, sa Crucifixion, sa Résurrection et son Ascension.

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