Lisez l'article "Divorce et remariage dans l'Église primitive" de mon ancien professeur, le père Henri Crouzel, S.J., et vous constaterez à quel point il est faux d'affirmer que "l'Église orientale (aujourd'hui orthodoxe) a été autorisée à accorder des divorces et des remariages pendant des siècles". Saint Jean Chrysostome ne serait décidément pas d'accord. Les canonistes orthodoxes russes du XIXe siècle admettaient volontiers que l'insistance de l'Église romaine sur le point de l'indissolubilité du mariage était la doctrine apostolique originelle. En fait, cette doctrine était si stricte que saint Paul considérait le remariage des veufs comme une concession à la faiblesse humaine.

En effet, l'Église orthodoxe utilise le rite de remariage des veuves et des veufs pour le remariage des personnes divorcées, ce qui implique que la justification du remariage avant la mort du conjoint vivant est que l'union est "morte". Les orthodoxes orientaux (Arméniens, Syriens, Coptes et Éthiopiens) observent une discipline plus stricte, proche de celle de l'Église romaine.