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L'amitié platonique est une amitié non charnelle

Qu'est-ce qu'une relation "platonique" ?

Il s'agit d'une relation d'amitié ou d'amour séparée de toute expression génitale ou sexuelle. Dans l'usage courant, c'est tout ce que l'expression signifie : à savoir que les deux amis, qu'ils soient de sexe différent ou de même sexe, ne sont pas impliqués charnellement l'un avec l'autre.

Pourtant, dans la tradition philosophique et morale de l'Occident, cette expression implique davantage. Une relation platonicienne est une relation dans laquelle les personnes qui s'aiment se voient mutuellement comme des expressions de la bonté et de la beauté pour lesquelles elles luttent ensemble spirituellement. Elles commencent par la beauté corporelle et s'élèvent aux biens de la vertu, de l'âme et de la communauté, pour finalement atteindre ensemble Dieu. C'est ce que Platon décrit dans son dialogue Symposium. Ce concept pourrait être utile dans le contexte actuel, où, malheureusement, pratiquement toute amitié intime est imaginée comme ouverte aux relations sexuelles.

L'amitié chaste est pour les chrétiens l'idéal normal d'une relation : nous affirmons la beauté et l'attrait de notre ami, mais pour nous élever avec lui ou elle à une beauté et une bonté encore plus grandes dans la pratique de la vertu et dans l'union avec Dieu. Saint Thomas d'Aquin décrit l'amour d'un ami pour un autre comme une imprégnation mutuelle, où chacun atteint les parties les plus profondes de l'autre. C'est ainsi que la révélation décrit la vie de Dieu en nous : "Si quelqu'un m'aime, il gardera mes paroles ; et mon Père l'aimera, et nous viendrons à lui, et nous ferons notre demeure chez lui.

L'Écriture Sainte nous donne en exemple les amitiés de Jonathan et David, de Ruth et Naomi, et même du Sauveur et de saint Jean, le disciple bien-aimé. La vie des saints est remplie de ce type d'amitié. On peut penser aux saints Grégoire et Basile, Augustin et Alypius, Claire et François, Claire et Agnès de Prague, Jean de la Croix et Thérèse d'Avila, François de Sales et Jeanne de Chantal.Il y a aussi la correspondance entre sainte Thérèse de Lisieux et les pères Maurice et Roland, ou entre saint Jean-Paul II et quelques-uns de ses amis, hommes et femmes. Saint John Henry Newman est allé jusqu'à afficher les images de ses amis sur le mur à côté de l'autel de sa chapelle privée lorsqu'il était cardinal, afin de se souvenir d'eux.

Ce n'est pas une surprise, car ce que nous appelons l'amitié platonique est vraiment pour les chrétiens un élément normal de la vie. C'est le Sauveur lui-même qui a dit : "Je ne vous appelle plus serviteurs, mais amis". Si cet idéal était enseigné aux fidèles, en particulier aux jeunes, beaucoup de nos problèmes concernant la morale sexuelle et l'identité sexuelle s'en trouveraient grandement améliorés. Malheureusement, dans notre société hyper-sexualisée, personne ne croit à l'intimité non génitale, et les catholiques orthodoxes fidèles se méfient de la même façon de l'amitié.

Cette attitude conduit à la solitude et à la répression émotionnelle et favorise les maux qu'elle craint. La solution est l'amitié divine, c'est-à-dire la grâce du Dieu trinitaire qui habite les chrétiens qui s'aiment comme des amis. Dans son ouvrage Sur la vraie religion, saint Augustin dit que Platon y croyait, mais qu'il ne savait pas comment y parvenir, car il n'avait pas la révélation.

Remercions Jésus d'avoir, grâce à lui, l'amitié chrétienne pour parfaire et réaliser les espoirs de l'amitié platonicienne.

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