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L'avortement a toujours été gravement immoral

Gratien est un moine du XIIe siècle qui a rassemblé les lois de l'Église en un seul livre (aujourd'hui appelé Decretum Gratiani). Comme il s'agissait de la première tentative de ce genre, il est considéré comme le père du droit canonique.

Il est important de noter qu'il existe une différence entre le droit canonique et le droit moral. Toute violation de la loi morale n'est pas une violation du droit canonique. Le droit canonique est également un véritable système juridique avec sa propre logique interne.

Un péché particulier peut être une grave violation de la loi morale, mais s'il n'est pas défini comme un crime dans le droit canonique, il n'y a pas de sanction ecclésiastique. Le droit canonique, comme tous les systèmes juridiques, utilise des termes de manière précise et, par conséquent, pour qu'une action soit considérée comme un crime particulier, elle doit répondre à la signification spécifique des termes utilisés dans le droit canonique.

Ce point est important lorsque nous examinons la citation pertinente de Gratien sur cette question. Il a écrit dans le Decretum :

Ce n'est pas un meurtrier qui provoque l'avortement avant que l'âme ne soit dans le corps (Concordia discordantium canonum, Decretum, Ad. c8, c. XXXII, q. 2).

Dans cette déclaration, Gratien ne se réfère pas à la loi morale mais au droit canonique. Cette déclaration se fonde sur la compréhension de la biologie de l'époque, où l'on pensait généralement que le fœtus ne devenait humain qu'à un stade plus avancé de son développement. On pensait généralement que jusqu'à ce que le fœtus soit "animé", il n'y avait pas d'âme et que le développement du fœtus était donc divisé en "préformé" et "pleinement formé". Par conséquent, en se basant sur la manière dont le système juridique du droit canonique définissait le meurtre et sur la manière dont cette époque comprenait le développement biologique, Gratien a déclaré que l'avortement d'un fœtus "préformé" n'était pas l'équivalent juridique/canonique d'un meurtre.

Pourtant, l'avortement a été unanimement rejeté comme gravement immoral depuis le début du christianisme. Cet enseignement remonte à la Didaché, rédigée au premier siècle. Le débat juridique sur ce qui constitue techniquement un meurtre existait également bien avant que Gratien ne rédige son Décret, et les théologiens le considéraient comme sans rapport avec la discussion morale :

Une femme qui détruit délibérément un fœtus doit répondre d'un meurtre. Et toute distinction fine selon qu'il est complètement formé ou non n'est pas admissible parmi nous (Saint Basile le Grand, Épître 138, vers l'an 375).

Ainsi, la distinction entre l'avortement d'un fœtus "animé" ou "complètement formé" et l'avortement d'un fœtus "préformé" n'est qu'une distinction technique relative aux sanctions ecclésiastiques attachées à l'acte. Il ne s'agit pas d'une discussion sur la moralité de l'acte.

La biologie moderne nous dit clairement que dès le moment de la conception, une vie humaine est présente. Les querelles juridiques et canoniques du Moyen-Âge sont donc obsolètes pour les discussions d'aujourd'hui.

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