Il n'y a pas de conflit entre le travail des exégètes, des érudits et des croyants pour explorer le sens de l'Écriture, d'une part, et le travail du magistère pour définir authentiquement le sens de l'Écriture, d'autre part.

Les exégètes et les croyants ne doivent pas opposer leur jugement privé à l'esprit de l'Église, ni considérer leurs méthodes comme les arbitres ultimes de ce que l'Écriture peut ou ne peut pas signifier (c'est ce que l'on entend par "interprétation privée"). Mais cela ne signifie pas que les catholiques ordinaires et les spécialistes de l'Écriture ne peuvent pas utiliser leur intelligence pour sonder le sens de l'Écriture.

En effet, l'Écriture est si riche que même lorsqu'un passage donné a été relié de manière autoritaire à une certaine doctrine, cela ne retire pas ce passage de la sphère de l'enquête scientifique ou dévotionnelle. Nous pouvons interpréter et explorer l'Ecriture, mais pas d'une manière qui contredise ce qui a été défini à son sujet.

Il existe une interrelation entre le travail des exégètes et des croyants et le travail du magistère. C'est au magistère qu'il incombe de déterminer si une idée théologique donnée appartient ou non à la foi catholique. Mais d'où vient l'idée théologique ? Qui y pense, la formule, la développe et l'exprime ? Les évêques, certes, mais aussi les prêtres, les saints, les savants, et même les simples croyants.

Chacun d'entre nous, en apportant ses facultés spirituelles et critiques aux sources de la foi (Écriture et Tradition) dans un esprit d'humilité et de docilité à l'égard de l'autorité enseignante de l'Église, peut explorer pour lui-même le sens de la révélation divine.

Il est évident que l'interprétation à laquelle nous parvenons ne doit pas contredire ce qui a déjà été défini comme la vérité catholique. C'est pour cela que Dieu a donné à l'Église le pouvoir de définir les choses, pour nous empêcher de nous tromper. Nous devons être prêts à soumettre nos interprétations au jugement du magistère.

Mais ce serait une erreur de penser que nous sommes limités à répéter ce que le magistère a déjà défini. Ce serait une recette pour paralyser le développement continu de la doctrine qui enrichit continuellement notre foi et déploie les gloires de ce qui a été une fois pour toutes délivré aux saints.