Absolument pas. L'idée défendue ici ne se trouve pas sur les lèvres de Jésus ou de ses apôtres, mais sur celles de l'antisémite Marcion, qui vivait au deuxième siècle. Prétendre que Jésus a répudié la révélation donnée à Moïse est une erreur de lecture grotesque du Nouveau Testament. Comme le dit Jésus lui-même, "Ne croyez pas que je sois venu abolir la Loi et les prophètes ; je ne suis pas venu les abolir, mais les accomplir" (Mt 5,17).

L'Église souligne la continuité entre la manière dont Dieu s'est révélé à nos frères aînés, les Juifs, et la manière dont il s'est révélé au début de l'ère chrétienne - tout d'abord parce que c'est un fait et ensuite parce que considérer la révélation de l'Ancien Testament comme étant en quelque sorte opposée au christianisme peut conduire à une persécution tragique et pécheresse des Juifs, comme l'histoire en a apporté le tragique témoignage. Il n'y a pas d'opposition entre le caractère de Dieu dans l'Ancien et le Nouveau Testament. Dans l'Ancien Testament, il nous est dit de "rendre grâce au Seigneur, car il est bon, car son amour est éternel" (Ps 136,1), tandis que dans le Nouveau Testament, Jésus nous ordonne de craindre Dieu (Lc 12,5).

Il est profondément injuste, tant pour le judaïsme que pour le christianisme, de parler de l'ancienne alliance comme d'une religion de "règles et de peur" et de la nouvelle alliance comme d'une simple douceur et lumière. Le judaïsme est plein d'une chaleureuse célébration de la vie et de la joie, et le christianisme est tout à fait capable de souligner l'imposante majesté et même la terreur de Dieu. Lisez le livre de l'Apocalypse ou le livre des Hébreux ou les paroles de Jésus aux hypocrites de son époque (Mt 23) si vous ne le croyez pas.