Non, ce n'est pas un péché de divorcer d'un tel conjoint. Le Code de droit canonique stipule ce qui suit :
Le conjoint qui met gravement en danger l'âme ou le corps de l'autre ou des enfants, ou qui rend la vie commune indûment difficile, fournit à l'autre conjoint une raison de partir, soit par un décret de l'ordinaire du lieu [p. ex. l'évêque], soit, s'il y a un danger à retarder, même de sa propre autorité. (CIC 1153)
Le canon précise qu'une fois le danger écarté, la vie commune doit être rétablie, mais compte tenu des difficultés propres aux cas de maltraitance (par exemple, les promesses de réforme sont trop souvent rompues), un conjoint maltraité peut souhaiter permettre à un spécialiste indépendant, tel qu'un prêtre ou un psychologue, de déterminer si et quand il est possible de reprendre la vie commune en toute sécurité.
L'Église considère le divorce civil dans de tels cas comme l'équivalent ecclésial d'une séparation légale et tolère le divorce civil demandé pour de justes motifs (par exemple pour assurer la sécurité personnelle et/ou la sécurité des enfants) afin de régler les dispositions relatives à la succession et à la garde des enfants. La personne divorcée est toujours considérée comme valablement mariée et ne peut se remarier dans l'Église tant qu'une annulation n'est pas accordée.