Le pape Jean-Paul II n'a pas placé de statue de Bouddha sur l'autel d'une église catholique à Assise en 1986, et il ne l'a fait lors d'aucun des rassemblements interconfessionnels ultérieurs à Assise. Aucun autre responsable catholique ne l'a fait non plus. Le placement a été effectué une fois par des bouddhistes en 1986, qui ne se sont pas rendu compte du caractère inapproprié de leur geste, qu'ils n'ont pas répété. Sandro Magister, correspondant de longue date au Vatican, qui écrit dans la version anglaise de L'Epresso, a rappelé l'événement dans un article qu'il a écrit en 2003 :

L'événement d'Assise a jeté de l'huile sur le feu par certains de ses gestes les plus excessifs. Certaines églises de la ville ont été affectées aux prières des bouddhistes, des hindous et des animistes africains, comme si ces bâtiments étaient des conteneurs neutres, dépourvus de toute valeur chrétienne indélébile. Les bouddhistes ont érigé un sanctuaire de Bouddha sur l'autel de l'église locale de Saint-Pierre. L'absence à Assise du cardinal Joseph Ratzinger [futur pape Benoît XVI], préfet de la Congrégation vaticane pour la doctrine de la foi, n'a pas été mal interprétée comme un recul du cardinal qui, de par sa fonction, est le gardien de la saine doctrine catholique. Le pape lui-même n'a pas échappé à la critique. ("Jean-Paul II et les autres religions : D'Assise à Dominus Iesus, 18 juin 2003).

L'article de Magister contient quelques commentaires critiques sur l'événement, mais ce qui est le plus pertinent et le plus utile pour cette discussion, c'est qu'il précise que les bouddhistes ont placé la statue de leur propre chef, et que cela n'a pas été fait par le pape ou d'autres représentants de l'Église, ni avec l'approbation du pape ou celle d'autres représentants de l'Église. Enfin, comme on l'a vu, le placement de la statue n'a pas été répété lors des rassemblements interconfessionnels ultérieurs que les papes ont organisés à Assise.