Jean-Paul II parle beaucoup de la "dignité de la personne" et de l'erreur qu'il y a à traiter les gens comme des membres d'une classe (race, culture, sexe, âge) plutôt que comme des individus. Ne viole-t-il pas lui-même ce principe en insistant sur le fait que les femmes ne peuvent pas être ordonnées ?
Vous avez mal interprété l'enseignement du pape sur la dignité de la personne. Il ne veut pas dire qu'il faut toujours traiter les gens comme des individus ou qu'il est dégradant de traiter les gens comme des membres d'une classe. Ce serait absurde (on ne peut pas attendre des enfants les mêmes choses que des adultes, par exemple). Jean-Paul traite les gens comme des membres d'une classe chaque fois qu'il parle ou écrit à un groupe tel que "les jeunes catholiques" ou "mes frères évêques et prêtres".
Le point de vue du pape est que nous devons reconnaître la dignité de chaque être humain en tant que personne, c'est-à-dire en tant qu'être essentiellement social ayant vocation à connaître et à être connu de manière personnelle, créé pour la communauté et appelé à la communion avec les personnes de la Divinité. Reconnaître la dignité personnelle d'autrui signifie, entre autres, reconnaître les responsabilités morales que nous avons tous les uns envers les autres et les droits personnels qui en découlent. Nous ne devons jamais accorder ou refuser des droits humains fondamentaux sur la base de l'appartenance à une classe sociale.
La vocation au sacerdoce n'est d'ailleurs pas un droit. Elle n'est pas fondée sur la valeur humaine de l'individu, mais sur un don de Dieu. Personne, homme ou femme, n'a, en vertu de sa dignité humaine, un quelconque droit à la prêtrise. Par conséquent, personne n'est lésé dans sa dignité humaine en ne recevant pas le sacerdoce.