Le pape Pie XII est-il impliqué dans les « ratlines » (réseaux d'exfiltration nazis) qui ont permis aux nazis de fuir l'Europe à la fin de la Seconde Guerre mondiale ? Le nom de l'évêque autrichien Alois Hudal semble revenir souvent.
Comme le note Rychlak dans son livre intitulé « Hitler, the War, and the Pope », le Vatican reconnaît que l'évêque Hudal, ainsi que d'autres personnalités de l'Église, ont aidé des dirigeants nazis à s'échapper, mais qu'ils l'ont fait sans l'approbation des autorités vaticanes. En outre, le Vatican a récemment autorisé le professeur Matteo Sanfilippo, membre de la Comision para el Esclarecimiento de las Actividades Del Nazismo en la Republica Argentina (CEANA), la commission historique qui a examiné le rôle de l'Argentine dans l'hébergement des criminels de guerre, à examiner les documents personnels de Mgr Hudal. Sanfilippo n'a trouvé aucune preuve que le pape ait encouragé les activités de Hudal.
En fait, Sanfilippo a découvert une lettre de Monseigneur Montini [le futur pape Saint Paul VI] à Hudal exprimant son indignation face à sa suggestion que le Vatican devrait aider les membres de la S.S. et de la Wehrmacht (Rychlak, 347-348, notes de bas de page omises). Rychlak note également que Hudal, dans ses mémoires, s'est souvent plaint du « parti pris pro-alli » pendant la Seconde Guerre mondiale et de la façon dont Pie XI, Pie XII et Monseigneur Montini l'ont maltraité tout au long de sa carrière (Rychlak, 348).
Enfin, Rychlak affirme que des archives récemment ouvertes indiquent que Hudal a été « tenu à l'écart » des postes de direction de l'Église.