L'Église catholique n'a pas ajouté de livres à la Bible. Les sept livres en question - Tobit, Judith, 1 et 2 Maccabées, Sagesse, Ecclésiastique et Baruch - sont appelés à juste titre les livres deutérocanoniques.

L'étiquette "non scripturaire" a été appliquée pour la première fois par les réformateurs protestants du XVIe siècle. En réalité, certaines parties de ces livres contredisent des éléments de la doctrine protestante (comme dans le cas de 2 Maccabées 12, qui soutient clairement les prières pour les morts et la croyance au purgatoire), et les "réformateurs" avaient donc besoin d'une excuse pour les éliminer du canon. Cependant, ces livres ne sont "non bibliques" que s'ils sont mal interprétés. Il convient également de noter que les chrétiens du premier siècle - y compris Jésus et les apôtres - considéraient effectivement ces sept livres comme canoniques. Ils citaient la Septante, une traduction grecque des Écritures hébraïques qui contenait ces sept livres. Plus important encore, le Nouveau Testament fait clairement allusion aux deutérocanoniques.

Le canon de l'ensemble de la Bible a été fixé pour l'essentiel au tournant du quatrième siècle. Jusqu'à cette époque, il y avait des désaccords sur le canon, et il existait une dizaine de listes canoniques différentes, dont aucune ne correspondait exactement au contenu actuel de la Bible. À cette époque, le canon a été formellement identifié à cinq reprises : le synode de Rome (382), le concile d'Hippone (393), le concile de Carthage (397), une lettre du pape Innocent Ier à Exsuperius, évêque de Toulouse (405), et le deuxième concile de Carthage (419). Dans tous les cas, le canon était identique à ce que les Bibles catholiques contiennent aujourd'hui. En d'autres termes, à partir de la fin du quatrième siècle, les chrétiens ont accepté dans la pratique la décision de l'Église catholique en la matière.

Au moment de la Réforme, les chrétiens avaient utilisé les mêmes 73 livres dans leurs Bibles (46 dans l'Ancien Testament, 27 dans le Nouveau Testament) - et les considéraient donc comme inspirés - pendant plus de 1 100 ans. Cette pratique a changé avec Martin Luther, qui a supprimé les livres deutérocanoniques sur la seule base de son propre avis. Le protestantisme dans son ensemble a suivi son exemple à cet égard.

L'un des deux "piliers" de la Réforme protestante (sola scriptura ou "la Bible seule") stipule en partie que rien ne peut être ajouté ou enlevé à la Parole de Dieu. L'histoire montre donc que les protestants sont coupables de violer leur propre doctrine.

Pour en savoir plus sur ce sujet, voir nos articles "Comment défendre les Deutérocanoniques" et "Le cas curieux de la Bible protestante".