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L'emprisonnement à vie, une "peine de mort cachée".

Je comprends l'opposition de certains catholiques à la peine de mort, mais comment le pape François peut-il également condamner l'emprisonnement à vie ?

En octobre 2014, dans une déclaration à l'Association internationale de droit pénal, le pape François a déclaré

Il est impossible d'imaginer qu'aujourd'hui les Etats ne puissent pas utiliser un autre moyen que la peine capitale pour défendre la vie des peuples contre un agresseur injuste. . . . Tous les chrétiens et les hommes de bonne volonté sont donc appelés aujourd'hui à lutter non seulement pour l'abolition de la peine de mort, qu'elle soit légale ou illégale et sous toutes ses formes, mais aussi pour l'amélioration des conditions de détention, par respect pour la dignité humaine des personnes privées de liberté. Et cela, je le relie à l'emprisonnement à vie. . . . L'emprisonnement à vie est une peine de mort cachée.

Le pape François ne semble pas avoir développé son point de vue sur l'emprisonnement à vie. Cependant, puisqu'il l'a associé à la peine capitale, il convient d'examiner ce que dit le Catéchisme de l'Église catholique au sujet de la peine capitale, afin de déterminer ce qu'il a peut-être à l'esprit en qualifiant l'emprisonnement à vie de "peine de mort cachée".

Le catéchisme précise que

La peine a pour but premier de réparer le désordre introduit par l'infraction. Lorsqu'elle est acceptée volontairement par le coupable, elle prend la valeur d'une expiation. La peine a donc, outre la défense de l'ordre public et la protection de la sécurité des personnes, une finalité médicinale : elle doit, autant que possible, contribuer à la correction du coupable (2266).

En ce qui concerne la peine capitale, le Catéchisme déclare, en partie :

Si, toutefois, des moyens non létaux sont suffisants pour défendre et protéger la sécurité des personnes contre l'agresseur, l'autorité se limitera à ces moyens, car ils sont plus conformes aux conditions concrètes du bien commun et plus conformes à la dignité de la personne humaine.

En conséquence des possibilités dont dispose l'État pour prévenir efficacement le crime, en rendant celui qui a commis une infraction incapable de nuire - sans lui ôter définitivement la possibilité de se racheter - les cas où l'exécution du délinquant est une nécessité absolue "sont très rares, voire pratiquement inexistants".

En qualifiant l'emprisonnement à vie de "peine de mort cachée", le pape François semble se préoccuper des restrictions que l'Église impose à l'usage moral de la peine capitale et considère peut-être que l'emprisonnement à vie (qui retire une personne de la société civilisée pour le reste de sa vie) devrait répondre aux mêmes critères. Selon le catéchisme, la peine infligée à un délinquant doit répondre aux critères suivants :

Dans cette déclaration, le pape François a donné son avis sur une question de loi morale catholique. Il est le maître suprême de la doctrine chrétienne, mais il ne semble pas avoir invoqué son autorité de pape dans cette affaire. Bien que les catholiques devraient accorder une attention particulière à l'opinion du pape sur une question morale et être ouverts à la révision de leurs propres opinions à la lumière des conseils du pape, il n'y a pas d'obligation définitive de la conscience sur cette question.

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