Pierre ouvrit la bouche et dit : "En vérité, je sais que Dieu ne fait pas acception des personnes, mais qu'en toute nation, celui qui le craint et qui fait ce qui est juste lui est agréable" (Actes 10,34-35).
Oui.
Contrairement à ce que beaucoup pensent, ce passage de l'Écriture ne prône pas l'indifférentisme religieux. Ceux qui ne sont pas catholiques peuvent être sauvés.
Commentaire :
La phrase du discours de Pierre : "En toute nation, celui qui craint Dieu et pratique la justice lui est agréable", a été interprétée par des personnes indifférentes ou faibles dans la foi comme signifiant : "Ce que les gens croient, ou le credo religieux qu'ils professent, est indifférent, si seulement ils vivent bien" : "Ce que les gens croient ou le credo religieux qu'ils professent, c'est la même chose, si seulement ils mènent une bonne vie. Ce principe, selon lequel la religion et la foi sont des questions indifférentes, est-il correct ? Non ! Il est totalement faux et non chrétien, et ce pour les raisons suivantes :
1. Pierre n'a pas dit : "La foi ne signifie rien" : "La foi ne signifie rien, car il était au contraire très désireux de convertir Corneille à la vraie foi ; mais ses paroles signifiaient plutôt que la nationalité ne signifie rien - peu importe à quelle nation un homme appartient, car toutes les nations sont appelées à croire en Jésus-Christ, et toutes les personnes, à quelque nation qu'elles appartiennent, lui sont agréables, si, comme Corneille, elles gardent les commandements et s'efforcent d'acquérir la connaissance de la vérité. Ces hommes, acceptés par Dieu, sont appelés par lui à croire à la vraie foi et à obtenir ainsi le salut.
2. Pierre, à la fin de son discours, enseigne expressément que personne ne peut obtenir le pardon des péchés si ce n'est par la foi en Jésus (comparez à cela ses paroles au chapitre LXXXV : "Il n'y a pas sous le ciel d'autre Nom donné aux hommes, par lequel nous devions être sauvés" ; Actes 4:12).
3. S'il n'était pas question de tenir compte de la vraie foi, saint Pierre n'aurait pas dû prêcher à Corneille et ne l'aurait pas baptisé.
4. Si la foi d'un homme est indifférente, toute la révélation de Dieu aurait été inutile, et il aurait été tout à fait superflu que notre Seigneur Jésus-Christ vienne dans le monde, enseigne la vraie foi et fonde son Église.
5. Le principe selon lequel elle ne signifie pas ce qu'un homme croit est en opposition directe avec l'enseignement des Évangiles, dans lesquels nous trouvons notre Bienheureux Seigneur exigeant si souvent la foi en lui-même et en sa doctrine (voir, par exemple, le chapitre XV). Il n'y a qu'un seul vrai Dieu, un seul Sauveur et une seule vraie foi, que Jésus-Christ a enseignée et léguée à l'Église qu'il a fondée. Toute indifférence en matière de foi, ou toute admiration de celle-ci chez les autres, doit provenir d'un manque de convictions religieuses fermes, et constitue un grave péché contre la foi (F.J. Knecht, A Practical Commentary on Holy Scripture (776-777).