Si vous avez raison de dire que l'homme ne peut pas se sauver lui-même, Dieu peut choisir de sauver quelqu'un qui, en conscience, ne peut pas croire que Dieu existe, mais qui vit du mieux qu'il peut en fonction de la connaissance qu'il a. Gaudium et Spes déclare à propos de l'athéisme :

Il est indéniable que ceux qui excluent délibérément Dieu de leur cœur et tentent d'esquiver les questions religieuses ne suivent pas les prescriptions de leur conscience et ne sont donc pas exempts de tout reproche ; cependant, les croyants eux-mêmes portent souvent une part de responsabilité dans cette situation .... Dans la mesure où ils [les croyants] négligent leur propre formation dans la foi, ou enseignent une doctrine erronée, ou sont déficients dans leur vie religieuse, morale ou sociale, on peut dire qu'ils cachent plutôt qu'ils ne révèlent le visage authentique de Dieu et de la religion. (19)

Cela implique que la culpabilité de l'athéisme n'est pas nécessairement l'apanage de l'individu. Dans la mesure où la croyance en Dieu a été rendue impossible pour lui par d'autres, il peut y avoir une certaine atténuation de sa culpabilité pour l'incrédulité. En fin de compte, nous devons croire que même lui n'est pas hors de portée de la miséricorde de Dieu s'il s'efforce de vivre moralement (cf. Lumen Gentium 16). Le deuxième grand commandement est l'amour du prochain (Matt. 22:39) et le Christ a dit de ceux qui servent les autres, même s'ils ne le font pas explicitement pour l'amour du Christ :

Alors les justes lui répondront : "Seigneur, quand t'avons-nous vu avoir faim et t'avons-nous donné à manger, ou avoir soif et t'avons-nous donné à boire ? Quand t'avons-nous vu étranger et t'avons-nous accueilli, nu et t'avons-nous vêtu ? Quand t'avons-nous vu malade ou en prison et t'avons-nous visité ?" Et le Roi leur répondra : "En vérité, je vous le dis, ce que vous avez fait à l'un de ces plus petits de mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait" (Matt. 25:37-40).