Les catholiques sont libres de comprendre l'histoire de Jonas et de la baleine comme une histoire littérale ou comme une fiction didactique. Dans Catholicism and Fundamentalism, Karl Keating écrit :

"L'Église catholique reste silencieuse sur l'interprétation correcte de nombreux passages bibliques, les lecteurs étant autorisés à accepter l'une ou l'autre des interprétations. Prenons, par exemple, l'escapade en mer de Jonas, que les lecteurs trouvent souvent troublante. Ronald Knox a déclaré qu'"aucun défenseur du sens de l'Écriture n'a jamais prétendu qu'il s'agissait d'un événement naturel. S'il s'est produit, il s'agit certainement d'un miracle, et à mon avis, pas un miracle plus étonnant que la résurrection de Lazare, à laquelle les catholiques sont certainement tenus de croire. Il est certain que ce qui rebute dans l'histoire de Jonas, c'est l'élément grotesque qui y est présent" (Ronald Knox et Arnold Lunn, Difficulties, Eyre and Spottiswoode, 109).

L'interprétation la plus courante aujourd'hui, et qui est celle d'exégètes indubitablement orthodoxes, est que l'histoire du prophète avalé puis dégorgé par un "grand poisson" n'est qu'une fiction didactique, un grand récit raconté pour établir un point de vue religieux. Les catholiques sont parfaitement libres d'adopter ce point de vue ou un point de vue plus littéral. . .

Les interprétations strictement littérales de ce qui est arrivé à Jonas se présentent en fait sous deux formes. La première repose sur le fait que des personnes ont apparemment été avalées par des baleines et ont survécu pour en parler. En 1891, un marin, James Bartley, du navire Star of the East, a été porté disparu après la capture d'un cachalot de quatre-vingts pieds. On présume qu'il s'est noyé. Le lendemain, lorsque l'équipage a découpé la baleine, Bartley a été découvert vivant à l'intérieur. Si les trois jours de Jonas dans la baleine ont été comptés comme les trois jours du Christ dans le tombeau, à la manière sémitique - c'est-à-dire des parties de trois jours distincts, mais peut-être seulement un peu plus de vingt-quatre heures au total - il est possible que Jonas ait été craché par ce grand poisson, comme le raconte son histoire. Il s'agirait d'une explication purement naturelle de l'épisode.

L'autre interprétation littérale est que Jonas a effectivement subi ce que l'histoire, lue comme une histoire pure, dit qu'il a subi, mais qu'il n'a survécu que grâce à un miracle positif, et plusieurs sortes de miracles ont été suggérées, comme la suspension de l'animation de la part de Jonas ou un poisson avec une réserve d'air remarquablement grande et des sucs gastriques résolument doux" (Catholicism and Fundamentalism, Ignatius Press, 129-30).