Le titre de médiatrice de Marie découle de sa coopération à l'Incarnation et à la Rédemption de l'humanité. Par son "oui" (Lc 1,38), elle est devenue la Théotokos (porteuse de Dieu) et, en tant que "Nouvelle Ève", elle est "la Mère de tous les vivants".

Irénée (120-200 après J.-C.) a écrit : "Comme la race humaine avait été vouée à la mort par une vierge, elle est sauvée par une vierge, l'équilibre étant préservé, la désobéissance d'une vierge par l'obéissance d'une vierge" (Contre les hérésies, 3, 22, 19). Eve a rendu la chute possible, mais Adam l'a réalisée ; Marie a rendu notre rédemption possible (en consentant à mettre le Sauveur au monde), mais Jésus l'a réalisée.

Dieu a permis que la rédemption de l'humanité dépende de la décision du libre arbitre d'un être humain. L'existence ou non d'un médiateur dépendait du "oui" de Marie. S'il n'y avait pas eu de "oui" de Marie, il n'y aurait pas eu de médiateur. Ainsi, on peut dire que les grâces qui viennent par Jésus nous parviennent, d'une manière secondaire, par Marie - non pas comme l'origine des grâces, mais comme un conduit. L'Église catholique a toujours enseigné que seul Jésus-Christ a racheté l'humanité (ni Marie ni aucune autre créature n'avait le pouvoir de le faire) et qu'en fin de compte, ce n'est que par lui que l'on obtient le salut et la grâce.

Nous aussi, nous sommes des médiateurs, dans une moindre mesure. Le mot médiateur signifie quelqu'un qui sert d'intermédiaire. Dans 1 Timothée 2:5, qui fait référence à Jésus comme "l'unique médiateur", le mot grec pour "unique" est heis, qui signifie "premier" ou "primaire" et ne dénote pas quelque chose d'exclusif. En fait, nous sommes tous des médiateurs lorsque nous prions les uns pour les autres. En tant que membres du corps mystique du Christ, nous partageons tous le rôle de médiateur du Christ, mais nos efforts pour être des intermédiaires ne "fonctionnent" que grâce à ce qu'il a fait.

Notre médiation ne diminue en rien le rôle du Christ en tant que médiateur ; au contraire, elle glorifie le Père, car c'est par Jésus que nous pouvons nous approcher avec confiance du trône de la grâce (He 4,14-16). Combien plus Jésus donne-t-il à sa mère Marie le privilège de participer à la distribution de la grâce !