Pour définir nos termes, l'onanisme fait référence à un type d'acte contraceptif, le coït interrompu, souvent appelé méthode du retrait. Mais il s'agit aussi de la contraception en général. Il tire son nom du personnage de l'Ancien Testament, Onan, qui a répandu sa semence sur le sol pour éviter de contribuer à la descendance de son frère décédé, Er (Gen. 38:9-10).
Er étant mort sans enfant, Onan avait le devoir, selon la loi mosaïque, d'épouser la veuve sans enfant de son frère défunt et de "susciter une postérité pour le frère défunt, afin que son nom ne soit pas effacé d'Israël" (Dt. 25, 5-10). Ne voulant pas que Tamar, la femme de son frère décédé, conçoive, Onan a "gaspillé sa semence sur le sol" lors de ses rapports sexuels avec elle. La Bible nous dit : "Ce qu'il fit déplut à l'Éternel, et il le fit mourir".
On pourrait penser que, puisque Jésus a supprimé les divers préceptes de l'ancienne loi, il s'ensuit que le fait de ne pas engendrer d'enfants avec la femme sans enfants de votre frère décédé ne serait plus mal vu.
Le raisonnement de votre mari suppose que le péché d'Onan n'était qu'un manquement à un précepte transitoire propre à la loi mosaïque, mais ce n'est pas vrai. La sanction pour ne pas avoir engendré une descendance pour son frère décédé était l'humiliation publique (Deut. 25:9), et non la mort.
Le Seigneur a pris la vie d'Onan parce que ce dernier a eu des relations sexuelles contraceptives. La désapprobation du Seigneur pour cet acte était due au fait qu'Onan violait l'ordre naturel de la sexualité humaine. Il s'agissait d'un péché contre la nature et donc d'un péché contre Dieu, puisque la volonté de Dieu s'exprime dans l'ordre de la nature.
Dieu a orienté nos pouvoirs sexuels vers la procréation et l'amour unitif. Et ce sont ces fins qui déterminent ce qui est bon pour nous dans l'arène sexuelle. Utiliser nos pouvoirs sexuels en empêchant activement la réalisation de l'une ou l'autre de ces fins naturelles, comme l'a fait Onan en ce qui concerne la finalité de la procréation, ne peut pas être bon pour nous. C'est une violation directe de l'ordre de la nature, et donc une violation directe de la volonté de Dieu.
La réponse à l'affirmation de votre mari est donc : "Non, Jésus n'a pas supprimé le péché d'onanisme". La nature humaine n'ayant pas changé depuis l'époque d'Onan, la contraception est toujours contraire à la nature de la sexualité humaine et donc contraire à la volonté de Dieu.