L’Église catholique affirme depuis toujours que l’invocation des saints est non seulement légitime, mais bénéfique pour la vie spirituelle.
La foi catholique repose sur la doctrine de la communion des saints (CEC §946-959). Cette communion unit tous les membres de l’Église :
Les saints, pleinement unis à Dieu, intercèdent pour nous comme des frères et sœurs aînés dans la foi. Leur prière est puissante car ils vivent en présence directe de Dieu (Ap 5, 8).
Dans le langage catholique, prier un saint ne signifie pas l’adorer. L’adoration (latria) est réservée à Dieu seul. Les saints reçoivent une vénération (dulia), et la Vierge Marie une vénération particulière (hyperdulia).
Dire « prier saint Antoine » ou « demander à sainte Thérèse », signifie « demander leur intercession auprès de Dieu », de la même manière que nous demandons à un ami de prier pour nous.
Dans l’Ancien Testament, il est courant d’invoquer l’aide des justes vivants (Nb 21, 7 ; Jb 42, 8-10). Dans le Nouveau Testament, saint Paul exhorte les chrétiens à intercéder les uns pour les autres (1 Tm 2, 1-4). L’Apocalypse décrit les saints offrant à Dieu les prières des fidèles comme un parfum (Ap 5, 8).
Ainsi, dès les premiers siècles, les chrétiens priaient sur les tombes des martyrs et leur demandaient d’intercéder. Les Églises issues de la Réforme et certaines sectes chrétiennes, comme les Témoins de Jéhovah, rejettent la prière aux saints au motif que seul Jésus est médiateur (1 Tm 2, 5). L’Église catholique répond que le Christ est bien l’unique médiateur au sens absolu, mais que les saints participent à cette médiation par leur union au Christ, sans lui faire concurrence.
Le Catéchisme enseigne :
« L’intercession des saints est leur plus haut service du dessein de Dieu. Nous pouvons et devons leur demander d’intercéder pour nous et pour le monde entier. » (CEC §2683)
Prier les saints, ce n’est pas détourner notre prière de Dieu, mais demander à nos frères glorifiés au ciel de nous accompagner et de présenter nos intentions à Celui qui sauve. Loin d’être une pratique accessoire, c’est une manifestation vivante de la communion des saints et de l’unité de l’Église, sur terre comme au ciel.