Le fait d'autoriser le divorce légal constitue-t-il toujours une sorte de redéfinition du mariage, dans la mesure où il signifie que le mariage n'est plus un engagement à vie ?
Le divorce légal est une question de protection des droits civils et de sécurité physique et émotionnelle des conjoints à risque. Il ne signifie pas que les conjoints divorcés sont libres de se marier.
Le mariage est en effet un engagement à vie, mais cela ne signifie pas qu'un conjoint doive se soumettre à des abus physiques ou émotionnels. La charité chrétienne exige une protection juridique contre un conjoint violent.
Dans les situations où il n'est pas question d'abus physique ou émotionnel, l'Église encourage vivement les couples à faire tout ce qui est raisonnable pour essayer de maintenir la vie conjugale. Cependant, il est regrettable que dans certains cas, cela ne soit tout simplement pas possible. Il se peut que quelque chose n'ait pas fonctionné dès le départ dans l'engagement initial de se marier, que ce soit au niveau des intentions ou de la capacité à prendre l'engagement. Dans ce cas, il convient de demander un décret de nullité (c'est-à-dire une annulation).
Dans d'autres cas, le couple ne peut tout simplement plus vivre ensemble, même si une annulation n'est pas possible. Dans ce cas, le divorce civil est reconnu par l'Église uniquement comme un moyen de régler les questions de propriété, de finances et d'héritage, ainsi que les droits de garde et de visite. Toutefois, comme le couple est considéré comme ayant été valablement marié, il ne peut contracter un autre mariage et reste lié l'un à l'autre pour la vie.
Dans le monde actuel de la psychologie et du conseil modernes, ainsi que dans les méandres de la loi, le clergé n'est pas nécessairement le mieux équipé pour porter ces jugements prudentiels. D'une manière générale, l'Église n'interdit pas le divorce civil, mais elle encourage spirituellement les fidèles à examiner leurs motivations et leur raisonnement pour le divorce et à réfléchir à la moralité de leur action.