Dans le langage courant, le mot apocryphe désigne quelque chose de douteux ou de falsifié. Dans le domaine biblique, il désigne des écrits qui prétendent être inspirés ou liés à la révélation divine, mais qui ne font pas partie du canon officiel reconnu par l’Église catholique.
Justement, l’histoire des livres apocryphes commence dès l’époque biblique. Dans le judaïsme comme dans le christianisme primitif, de nombreux écrits circulaient, certains authentiques, d’autres pseudonymes. Des auteurs composaient des textes en se réclamant de grandes figures (Moïse, Énoch, Pierre, Jacques…) afin de donner plus de poids à leur message. Ces écrits pouvaient avoir un but spirituel, doctrinal… ou purement idéologique. Parmi eux, certains étaient proches de la vérité de foi, d’autres s’en éloignaient au point de véhiculer des erreurs graves. C’est pourquoi l’Église, guidée par l’Esprit Saint, a dû discerner quels livres étaient réellement inspirés.
Les premiers chrétiens ne disposaient pas immédiatement d’une liste « officielle » des livres inspirés. Ce sont les critères apostoliques, la conformité à la foi reçue, l’usage liturgique universel et l’inspiration divine reconnue qui ont permis de trancher. Les conciles (notamment celui de Rome en 382, d’Hippone en 393 et de Carthage en 397) ont confirmé le canon des Écritures tel que l’Église catholique le transmet encore aujourd’hui. Les livres rejetés n’étaient pas nécessairement mauvais sur le plan littéraire ou historique, mais ils n’étaient pas reconnus comme Parole de Dieu.
On distingue plusieurs catégories d’apocryphes :
Certaines sectes chrétiennes modernes, comme les témoins de Jéhovah ou les mormons, remettent en question le canon biblique traditionnel. D’autres groupes pseudo-chrétiens s’appuient sur des apocryphes anciens pour justifier des doctrines contraires à la foi transmise par les apôtres. L’Église catholique, en fidélité au mandat reçu du Christ, maintient le canon fixé dès les premiers siècles et met en garde contre l’utilisation doctrinale de ces écrits non inspirés.
Les livres apocryphes font partie de l’histoire du christianisme et témoignent de la richesse — mais aussi des dérives — de la production religieuse des premiers siècles. Ils peuvent avoir un intérêt historique ou culturel, mais ne doivent pas être considérés comme Parole de Dieu. Seule l’Écriture canonique, interprétée dans la Tradition vivante de l’Église, nourrit authentiquement la foi et conduit au salut.