Peut-être votre pasteur se préoccupe-t-il de la révérence avec laquelle la communion devrait être reçue ou de préserver la compréhension du fait que le Christ est pleinement présent sous les deux formes. Cependant, il a tort.

Il est arrivé, au cours de l'histoire, que la distribution de la communion soit limitée à une seule forme pour des raisons pratiques ou pour combattre l'hérésie. Dans l'Église primitive, par exemple, où l'Eucharistie était généralement reçue sous les deux formes le dimanche, la communion sous la forme du pain seul permettait une réception quotidienne lorsque la messe n'était pas possible. De même, à partir de la fin des années 1200, la distribution de la communion sous une seule forme était nécessaire pour combattre l'enseignement hérétique de certains, selon lequel la réception sous les deux formes était nécessaire pour recevoir le Christ tout entier.

Au moment de Vatican II, le Concile ne voyait aucune raison de ne pas commencer à restaurer la réception de la communion sous les deux formes. Cela s'est fait par étapes. En 1970, le Saint-Siège a approuvé pour les États-Unis l'appendice des évêques à l'Instruction générale pour les diocèses des États-Unis, qui autorisait la communion sous les deux espèces aux messes de semaine (AGI 242:19).

En 1984, le Saint-Siège a étendu cette autorisation aux messes dominicales aux États-Unis, en approuvant le répertoire des évêques intitulé This Holy and Living Sacrifice : Directory for the Celebration and Reception of Communion under Both Kinds. Ce répertoire précisait que, outre les messes de semaine, "la communion sous les deux espèces est également autorisée lors des messes paroissiales et communautaires célébrées le dimanche et les jours saints d'obligation dans les diocèses des États-Unis" (HLS 21).

Les seules exceptions concernent les cas où la taille ou les circonstances de l'assemblée ne permettraient pas la réception révérencieuse du précieux sang ou lorsque l'assemblée est si diverse que le prêtre ne peut pas savoir si ses membres ont été suffisamment instruits sur la manière de recevoir la communion sous les deux formes.

Enfin, loin d'être appropriée uniquement dans les monastères et les couvents, la loi stipule : "La communion sous les deux formes doit être souhaitée dans toutes les célébrations de la Messe, bien que cela ne soit pas possible dans tous les cas" (HLS 19).