Parmi les titres que Jésus utilise pour parler de lui-même, « Fils de l’homme » est l’un des plus fréquents dans les Évangiles. Cette appellation, mystérieuse pour certains lecteurs modernes, puise ses racines dans l’Ancien Testament et porte un sens théologique profond.
Dans la Bible hébraïque, l’expression « fils de l’homme » peut simplement désigner un être humain, comme dans Ézéchiel où Dieu appelle le prophète « fils de l’homme » pour souligner sa condition humaine (Ez 2, 1). Mais une signification beaucoup plus exaltée apparaît dans le livre de Daniel :
« Je regardais, dans les visions de la nuit, et voici, sur les nuées du ciel, venait comme un fils d’homme ; il s’avança jusqu’au Vieillard, et on le fit approcher de lui. À lui furent donnés la domination, la gloire et la royauté » (Dn 7, 13-14).
Ici, le Fils de l’homme est une figure messianique céleste, investie d’une autorité éternelle par Dieu lui-même. Dans les Évangiles, Jésus emploie ce titre plus de 80 fois pour parler de lui-même. Ce choix n’est pas anodin : il lui permet à la fois de souligner sa pleine humanité et d’affirmer son rôle messianique et divin.
Le Fils de l’homme chez Jésus prend trois dimensions principales :
Le Catéchisme rappelle que « le Fils de l’homme » exprime à la fois l’abaissement et l’exaltation de Jésus (CEC §440, 661). Ce titre montre qu’il est vrai homme et vrai Dieu, et qu’il accomplit la prophétie messianique de Daniel en inaugurant le Royaume éternel.
Loin d’être une simple formule poétique, « Fils de l’homme » est une clé pour comprendre l’identité de Jésus. Elle relie son incarnation, sa mission salvatrice et sa gloire éternelle. Dans cette expression se rencontrent l’humanité humble et la majesté divine, le serviteur souffrant et le roi glorieux qui reviendra juger le monde.