Le Catéchisme de l'Église catholique explique : " Un aspect particulier [de la fécondité du mariage] concerne la régulation de la procréation. Pour de justes motifs, les époux peuvent souhaiter espacer la naissance de leurs enfants" (CEC 2368). Mais le Catéchisme ne définit pas explicitement ce qui constitue de "justes raisons". Au lieu de cela, la détermination appropriée est laissée au couple : "Il est de leur devoir de s'assurer que leur désir n'est pas motivé par l'égoïsme, mais qu'il est conforme à la générosité propre à une paternité responsable" (CEC 2368).
Toutefois, le langage utilisé dans les documents de l'Église peut être quelque peu utile. Par exemple, Gaudium et Spes déclare,
[Certaines conditions modernes empêchent souvent les couples d'organiser leur vie conjugale de manière harmonieuse, et ... ils se trouvent dans des circonstances où, au moins temporairement, la taille de leur famille ne devrait pas être augmentée. Il en résulte que l'exercice fidèle de l'amour et la pleine intimité de leur vie sont difficiles à maintenir. (GS 51)
Humanae Vitae précise qu'un couple peut moralement espacer les naissances s'il a des raisons fondées "tenant à l'état physique ou psychologique du mari ou de la femme, ou à des circonstances extérieures" (HV 16).
En fin de compte, chaque couple doit déterminer pour lui-même s'il existe vraiment de "justes raisons". Le Vade-mecum pour les confesseurs concernant certains aspects de la moralité de la vie conjugale explique : "Il est certainement du devoir des couples mariés - qui devraient d'ailleurs demander des conseils appropriés - de délibérer profondément et dans un esprit de foi sur la taille de leur famille et de décider de la manière concrète de la réaliser, dans le respect des critères moraux de la vie conjugale" (2.3).
Les parents doivent considérer comme leur mission propre la tâche de transmettre la vie humaine et d'éduquer ceux à qui elle a été transmise. Ils doivent se rendre compte qu'ils coopèrent ainsi à l'amour du Dieu Créateur et qu'ils en sont, pour ainsi dire, les interprètes. Ils accompliront donc leur tâche avec une responsabilité humaine et chrétienne et, avec une révérence docile envers Dieu, ils prendront des décisions d'un commun accord et d'un commun effort. Qu'ils prennent en compte de manière réfléchie leur propre bien-être et celui de leurs enfants, ceux qui sont déjà nés et ceux que l'avenir leur réserve. Pour cela, ils doivent tenir compte des conditions matérielles et spirituelles de l'époque et de leur état de vie. Enfin, ils doivent consulter les intérêts du groupe familial, de la société temporelle et de l'Eglise elle-même. C'est aux parents eux-mêmes, et à personne d'autre, qu'il revient en dernier ressort de porter ce jugement devant Dieu. Mais dans leur manière d'agir, les époux doivent être conscients qu'ils ne peuvent procéder arbitrairement, mais qu'ils doivent toujours être gouvernés par une conscience dûment conformée à la loi divine elle-même, et qu'ils doivent être soumis au magistère de l'Église, qui interprète authentiquement cette loi à la lumière de l'Évangile. Cette loi divine révèle et protège le sens intégral de l'amour conjugal et le pousse à un accomplissement vraiment humain. (GS 50)