Or, il faut bien reconnaître que si, dans la résurrection de Jésus, il s'agissait simplement du miracle d'un cadavre ressuscité, cela ne nous concernerait finalement pas. Car elle n'aurait pas plus d'importance que la réanimation d'un mort clinique par l'art des médecins. Pour le monde en tant que tel et pour notre existence humaine, rien n'aurait changé. Le miracle d'un cadavre ressuscité indiquerait que la résurrection de Jésus est équivalente à la résurrection du fils de la veuve de Naïn (Luc 7,11-17), de la fille de Jaïre (Marc 5,22-24, 35-43 et passages parallèles) et de Lazare (Jean 11,1-44). Après une période plus ou moins courte, ces personnes sont retournées à leur vie antérieure, puis à un moment ultérieur, elles sont mortes définitivement.
Les témoignages du Nouveau Testament ne laissent planer aucun doute sur le fait que ce qui s'est passé lors de la "Résurrection du Fils de l'Homme" était tout à fait différent. La résurrection de Jésus a consisté à entrer dans une forme de vie entièrement nouvelle, dans une vie qui n'est plus soumise à la loi de la mort et du devenir, mais qui se situe au-delà, une vie qui ouvre une nouvelle dimension de l'existence humaine. La résurrection de Jésus n'est donc pas un événement isolé que nous pourrions mettre de côté comme quelque chose de limité au passé, mais elle constitue un "saut évolutif" (pour faire une analogie, même si elle est facilement mal comprise). Dans la résurrection de Jésus, une nouvelle possibilité d'existence humaine est atteinte, qui concerne tout le monde et qui ouvre un avenir, un nouveau type d'avenir, pour l'humanité.
(Pape Benoît XVI, Jésus de Nazareth : Semaine Sainte - De l'entrée à Jérusalem à la résurrection, ch. 9)
La réanimation signifierait que Jésus a simplement été ramené à la vie et qu'il a repris une vie normale dans les limites des lois actuelles de la nature. La résurrection signifie que Jésus a été entièrement transformé en un nouveau type de vie qui n'est pas limité aux lois de notre monde déchu. Il ne s'agit pas d'un retour au statu quo, mais d'une transformation complète en un nouveau départ.