Voici quelques-unes des objections les plus courantes formulées par les chrétiens évangéliques à l'encontre du signe de croix :
À tous ceux qui croient que la pratique "catholique" du signe de croix est une règle créée par l'homme et imprégnée d'un rituel vide, je dis de lire les écrits des premiers chrétiens. On découvre rapidement que les premiers chrétiens ne considéraient pas ce geste comme une invention humaine vide de sens. C'était une prière. C'était un symbole de rédemption et une profession d'appartenance au Christ. Il témoignait également de leur foi en l'Incarnation, la mort et la résurrection du Christ, ainsi qu'en la Trinité. C'était le signe que tout ce qu'ils faisaient dans la vie était pour Jésus. C'était un résumé de leur foi. Ce beau geste a toujours la même signification pour les catholiques d'aujourd'hui que pour ceux de l'Église primitive.
Tertullien (vers 160-220) :
"Dans toutes nos entrées et sorties, en nous chaussant, au bain, à table, en allumant nos cierges, en nous couchant, en nous asseyant, dans tous les emplois qui nous occupent, nous marquons notre front du signe de la croix" (de Corona).
Saint Cyrille de Jérusalem :
N'ayons donc pas honte de confesser le Crucifié. Que la croix soit notre sceau, apposée avec hardiesse par nos doigts sur notre front et en toute chose ; sur le pain que nous mangeons et les coupes que nous buvons, dans nos allées et nos venues ; avant notre sommeil, quand nous nous couchons et quand nous nous réveillons ; quand nous sommes en voyage et quand nous sommes au repos (Catéchèses, xiii, 36).
Beaucoup seront peut-être surpris d'apprendre que l'ancienne pratique chrétienne consistant à tracer un signe de croix sur le corps a des racines bibliques.
Selon le Révérend Joseph A. Jungmann, S.J. :
L'idée originelle de cette signature de soi est probablement indiquée dans le texte scripturaire souvent cité à ce propos, la citation sur le méchant ennemi qui veut enlever la semence de la parole de Dieu du coeur des auditeurs (Luc 8,12). Mais une autre explication s'impose peu à peu : on insiste de plus en plus sur la disponibilité à reconnaître la parole de Dieu avec courage, dans le sens de l'affirmation de saint Paul : "Je n'ai pas honte de la parole de Dieu : "Je n'ai pas honte de cet Evangile" (Rm 1,16). . . . Le sens est le suivant : Pour la parole que le Christ a apportée et qui est consignée dans ce livre, nous sommes prêts à nous tenir debout avec un esprit ouvert ; nous sommes prêts à la confesser de notre bouche ; et par-dessus tout, nous sommes déterminés à la sauvegarder fidèlement dans nos cœurs" (La messe du rite romain : ses origines et son développement, vol. I, 453-454).
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