Jésus nous a appris à aimer notre prochain comme nous-mêmes et à prendre soin des pauvres. La théologie de la libération contribue grandement à mettre ces questions au premier plan. Cependant, le problème de la théologie de la libération est qu'elle déforme le message de l'Évangile, qui n'est plus un message de salut et de transformation, mais un simple travail social.

Toutes les formes d'oppression, d'esclavage et d'injustice trouvent leur origine dans le péché personnel. La libération du péché personnel est ce qui élimine ces effets secondaires. La théologie de la libération se concentre essentiellement sur les symptômes plutôt que sur la maladie. Elle a des tendances marxistes (elle met l'accent sur la lutte des classes plutôt que sur le péché individuel) et tend à se concentrer sur les systèmes plutôt que sur les personnes. Cette branche de la théologie a également été utilisée pour justifier la violence.

Le christianisme authentique déclare que Jésus-Christ est mort pour le péché et qu'il nous offre une vie nouvelle par la grâce. La théologie de la libération a tendance à se concentrer sur la réforme de systèmes terrestres injustes, en n'accordant qu'une attention secondaire aux péchés des individus concernés. Bien qu'il soit certainement louable et saint d'engager sa vie pour s'opposer à l'injustice, nous devons nous rappeler que Jésus est mort pour que nous ayons la vie éternelle, et pas seulement un meilleur accès aux programmes sociaux. À quoi servent tous les programmes sociaux du monde si nous sommes toujours esclaves du péché ? Et comment ces programmes sociaux ne peuvent-ils pas être détournés par ceux qui les contrôlent s'ils sont toujours gouvernés par le péché originel ?

L'Église condamne l'injustice, l'oppression et l'esclavage. L'Église cherche à éveiller la conscience de ceux qui peuvent influer sur le changement. L'Église prêche qu'il nous est ordonné (et non suggéré) de nous aimer les uns les autres. Mais toutes ces choses doivent être faites en accord avec la vérité de l'Évangile.

L'idée que le message chrétien est principalement axé sur les questions séculières et économiques est en effet hérétique, mais l'idée qu'essayer d'aider les pauvres par la charité personnelle et la création de systèmes justes dans la société est effectivement une obligation morale pour les chrétiens est parfaitement orthodoxe. Les papes Jean-Paul II et Benoît XVI ont souvent parlé de la nécessité d'une option préférentielle pour les pauvres.

Si une école catholique enseigne la théologie de la libération, cela dépend du contexte. Si elle est présentée dans le cadre d'un examen historique des théologies du vingtième siècle, elle peut être utile et informative. Toutefois, si elle est présentée comme une théologie catholique authentique, une plainte devrait être déposée en premier lieu auprès des personnes appropriées sur le campus (par exemple, le chef du département de théologie ou le président de l'université). En cas d'échec, une plainte peut être déposée auprès de l'ordinaire local compétent, qui a autorité sur l'école.