Il est logique que l'Église catholique enseigne que certaines faiblesses humaines sont plus graves que d'autres. Les lois élaborées par l'homme reflètent cette idée : Les gouvernements ne pendent pas les piétons. Il en va de la loi humaine comme de la loi divine. Les péchés mineurs sont dits "véniels" et les péchés graves sont dits "mortels" parce qu'ils impliquent un rejet massif de la loi de Dieu et provoquent la mort spirituelle de l'âme.

Ce que Jacques veut dire lorsqu'il affirme que quiconque manque à un point de la loi est coupable d'en enfreindre la totalité n'est pas que tous les humains sont également coupables s'ils pèchent une fois - il n'y aurait alors aucune différence dans les niveaux de punition que les gens recevraient, alors que Jésus dit qu'il y en aura (Lc 12:47-48 ; cf. Mt 10:15, 11:22-24). Ce que Jacques veut dire, c'est que quiconque enfreint un point de la loi est coupable d'avoir enfreint la loi elle-même, de l'avoir enfreinte en tant qu'entité. Pour donner une analogie, quiconque brise une partie d'une assiette est coupable d'avoir brisé l'assiette. Il n'a peut-être pas cassé toutes les parties de l'assiette - il l'a brisée en morceaux - mais il est coupable d'avoir cassé l'assiette dans son ensemble.

De la même manière, une personne qui enfreint une loi a enfreint la loi dans son ensemble ; elle est devenue un transgresseur de la loi, ce qui est le point de vue de Jacques, comme le montre le verset suivant : Car celui qui a dit : "Ne commets pas d'adultère", a dit aussi : "Ne tue pas". Si tu ne commets pas d'adultère mais que tu tues, tu es devenu un transgresseur de la loi" (Jc 2, 11). Cela signifie que nous avons tous besoin de miséricorde et que nous devons donc être miséricordieux (Jc 2, 12-13).