On ne peut pas dire que l'Église catholique est "arminienne" parce qu'elle est née avant l'arminianisme et qu'elle n'est pas un produit de cette théologie. Il convient plutôt de dire que le calvinisme et l'arminianisme sont d'accord avec le catholicisme sur certaines questions et en désaccord avec lui sur d'autres.
Le calvinisme a été formulé par Jean Calvin au XVIe siècle. Dans ses Instituts de la religion chrétienne, Calvin a tissé une théologie systématique dont on se souviendra par la suite sous l'acronyme TULIP. TULIP signifie dépravation totale, élection inconditionnelle, expiation limitée, grâce irrésistible et persévérance des saints.
L'arminianisme, nommé d'après son principal théologien, Jacobus Arminius, peut être résumé aux cinq points qu'il a soulevés et qui ont provoqué la réaction des calvinistes, connus sous le nom des Cinq articles des Remontants : en dehors de la grâce, l'homme ne peut pas se sauver lui-même ni faire quoi que ce soit de vraiment bon, l'élection conditionnelle, l'expiation illimitée, la grâce résistible et la possibilité de l'apostasie. (Le premier de ces articles converge avec la conception calviniste de la dépravation totale, bien que les arminiens et les calvinistes ultérieurs aient développé cette idée différemment).
À certains égards, le catholicisme et le calvinisme sont d'accord (par exemple, les théologiens catholiques, de Thomas d'Aquin à Robert Bellarmin, ont enseigné l'élection inconditionnelle) et à d'autres, ils sont en désaccord (l'Église n'enseigne pas que tous les croyants sont prédestinés à persévérer dans la foi). À certains égards, le catholicisme et l'arminianisme sont d'accord (l'Église enseigne la rédemption universelle) et à d'autres, ils peuvent être en désaccord (l'Église admet la possibilité d'une élection inconditionnelle).