L'éminent théologien Ludwig Ott définit l'expiation de la manière suivante :

Par expiation, on entend généralement la satisfaction d'une demande. Dans un sens plus étroit, il s'agit de la réparation d'une insulte. Cela se produit par une prestation volontaire qui l'emporte sur l'injustice commise (Fundamentals of Catholic Dogma, 186-187).

Ott fait la distinction entre l'expiation à valeur intégrale et l'expiation à valeur incomplète. Si l'acte réparateur contrebalance complètement la gravité de la faute, l'acte est adéquat et complet (pleine valeur). Si l'acte n'est pas proportionnel à la gravité de l'infraction mais est gracieusement accepté comme suffisant, alors l'acte est inadéquat et n'a pas de valeur complète. Enfin, si l'acte d'expiation n'est pas accompli par l'auteur de l'infraction, mais par un autre à sa place, il s'agit alors d'une expiation vicariale.

L'Église enseigne que le sacrifice de Jésus sur la croix est une expiation vicariale qui est complète et a une valeur totale pour la rédemption de la race humaine. En ce qui concerne la nature vicariale du sacrifice du Christ, le Catéchisme de l'Église catholique déclare :

Par son obéissance jusqu'à la mort, Jésus a accompli la substitution du Serviteur souffrant, qui " s'offre lui-même en sacrifice pour le péché ", quand " il a porté le péché de plusieurs ", et qui " rendra plusieurs justes ", car " il portera leurs iniquités ". Jésus a expié nos fautes et a donné satisfaction au Père pour nos péchés (615, souligné dans l'original).

Le Catéchisme exprime ainsi la valeur pleine et entière du sacrifice expiatoire du Christ :

La mort du Christ est à la fois le sacrifice pascal qui accomplit la rédemption définitive des hommes (...) et le sacrifice de la Nouvelle Alliance, qui rétablit l'homme dans la communion avec Dieu en le réconciliant avec lui par le "sang de l'alliance" (613, souligné par l'auteur).

L'enseignement de l'Église sur l'expiation est conforme à ce que Jésus lui-même a enseigné : "Le Fils de l'homme est venu [...] pour donner sa vie en rédemption pour une multitude" (Matthieu 20:28).