Quelle est la relation entre l'âme et le moi en ce qui concerne la vie après la mort ?
Selon saint Thomas d'Aquin, l'âme est le lieu et l'explication de notre identité personnelle qui s'étend sur la vie, la mort et l'au-delà. Notre individualité humaine est enracinée dans l'être (esse) que l'âme reçoit de Dieu et ne dépend pas de la matière. L'Aquinate écrit :
Il faut dire que toute chose est individuée de la même manière qu'elle a un esse. . . . Ainsi, de même que l'esse de l'âme est de Dieu comme d'un principe actif, et dans le corps comme dans sa matière, de même l'esse de l'âme ne périt pas avec la disparition du corps. De même, l'individuation de l'âme, même si elle devait avoir un certain rapport avec le corps, ne périt pas avec la disparition du corps [Questions disputées sur l'âme, art. 1, ad. 2].
Certes, le corps appartient à l'identité de la personne humaine. Mais le corps reçoit son identité en tant que corps de l'être que l'âme lui communique. Par exemple, mon identité de Karlo subsiste dans l'âme. Mais parce que mon corps est uni à mon âme, le corps prend mon identité et devient ainsi essentiel à ce que je suis.
Lorsque je mourrai, je conserverai mon individualité grâce à l'être de mon âme. Et lorsque mon âme recevra à nouveau un corps lors de la résurrection des morts, mon âme communiquera à cette matière son individualité, et fera ainsi de ce corps mon corps.
Il est vrai que mon corps ressuscité n'aura pas les mêmes atomes que mon corps actuel. Mais ce sera toujours mon corps, puisqu'il sera individué par la même âme qui fait de moi un individu aujourd'hui.
Ce n'est pas différent de l'individualisation par mon âme de différentes matières au cours de ma vie jusqu'à aujourd'hui. Les atomes qui composent mon corps aujourd'hui sont différents de ceux qui composaient mon corps il y a sept ans. Pourtant, il s'agit toujours de mon corps et il appartient à mon identité en tant qu'être humain individuel.