Le décret de Florence selon lequel personne en dehors de l'Église catholique n'est sauvé est absolument vrai dans le sens où ceux qui n'ont aucun lien avec l'Église sont damnés. Mais il est possible d'avoir un lien invisible avec l'Église. L'appartenance à l'Église n'exige pas une communion pleine et formelle.

C'est ce que comprenaient saint Thomas d'Aquin, qui parlait d'être dans l'Église in voto (en désir) plutôt que in re (en réalité), et le Concile de Trente, qui enseignait que nous pouvons être justifiés et donc sauvés par le baptême d'eau ou par un désir de baptême d'eau.

Au cours des derniers siècles, l'Église a affiné sa compréhension de ce qui constitue le votum (désir) nécessaire à l'adhésion in voto. Un désir implicite suffit. Une personne qui cherche et essaie de se conformer à la vérité a un désir implicite ou votum pour le Christ et pour la foi catholique car, en cherchant à se conformer à la vérité, elle cherche à se conformer au Christ (qui se nomme lui-même "le chemin, la vérité et la vie") et à son Église, même si elle ne le sait pas.

La déclaration de Florence concernant l'inefficacité, en dehors de l'Église, de l'aumône et du martyre doit donc être comprise comme se référant à ceux qui accomplissent ces actes d'une manière externe qui manque du votum nécessaire à l'adhésion in voto.

Imaginez un témoin de Jéhovah qui verse ostensiblement son sang pour le Christ. Son martyre serait inefficace pour le salut s'il n'avait pas le votum requis et donc l'amour surnaturel nécessaire pour que le martyre soit efficace pour le salut. Comme le dit Paul : "Si je donne tout ce que j'ai, si je livre mon corps au feu, et si je n'ai pas l'amour, je ne gagne rien" (1 Cor 13:3).