Non, il n'est pas "normal" de ne pas avoir de relations avec un frère ou une sœur. Vous n'avez pas proposé de circonstances particulières à prendre en considération, je ne peux donc que dire qu'en principe, les familles sont censées entretenir des relations pacifiques et se réconcilier. Jésus est allé jusqu'à avertir ceux qui refusaient de se réconcilier avec un frère qu'ils risquaient la damnation éternelle :
Je vous le dis, quiconque se met en colère contre son frère sera passible du jugement, quiconque insulte son frère sera passible du conseil, et quiconque dit : "Insensé !" sera passible de la géhenne de feu. Si donc tu présentes ton offrande à l'autel, et que tu te souviennes que ton frère a quelque chose contre toi, laisse là ton offrande devant l'autel et va-t'en ; réconcilie-toi d'abord avec ton frère, et viens ensuite présenter ton offrande (Mt 5,22-24).
Les paroles de Jésus sont généralement interprétées comme se référant aux autres chrétiens, qui sont des frères dans le Christ. Mais dans la première lettre de saint Jean, l'évangéliste s'appuie sur une allusion à Caïn et Abel, frères naturels, pour faire valoir le même point de vue :
On voit par là quels sont les enfants de Dieu et quels sont les enfants du diable : celui qui ne fait pas ce qui est juste n'est pas de Dieu, et celui qui n'aime pas son frère n'est pas de Dieu. Car c'est là le message que vous avez entendu dès le début : nous devons nous aimer les uns les autres, et ne pas ressembler à Caïn, qui était du côté du malin et qui a tué son frère (1 Jean 3:10-12).
Si des circonstances particulières semblent indiquer la nécessité de s'éloigner d'un frère ou d'une sœur, je recommande d'en discuter avec un conseiller familial et/ou un directeur spirituel. S'il existe des mesures moins sévères, autres que l'exclusion, qui peuvent être prises pour assurer la sécurité personnelle, ces mesures moins sévères doivent être envisagées.