Il s'agit d'un cas où plusieurs traductions et interprétations d'un passage des Écritures sont valables.

Au sens le plus large, l'Église dans son ensemble est la semence d'Ève, s'opposant missionnairement à la semence du serpent (c'est-à-dire du diable) et à ses confrères démoniaques (Rom. 16:20 ; Apoc. 12:17). En outre, l'Église catholique considère depuis longtemps que la semence d'Ève fait référence au Messie, Jésus-Christ, qui vainc le péché, Satan et la mort par son unique sacrifice au Calvaire (Héb. 2:14 ; 1 Jean 3:8).

Dans cette optique, nous constatons que l'édition catholique RSV et l'édition révisée NAB traduisent Genèse 3:15 de manière similaire aux traductions protestantes traditionnelles :

"Je mettrai une hostilité entre toi et la femme, entre ta descendance et sa descendance ; il t'écrasera la tête, et tu lui écraseras le talon" (RSVCE).

"Je mettrai une hostilité entre toi et la femme, entre tes descendants et les siens ; ils te frapperont à la tête, et tu les frapperas au talon" (NABRE).

Il s'agit d'une traduction plus précise d'un point de vue grammatical.

Cependant, les Pères de l'Église et la traduction Douay Rheims reflètent une interprétation mariologique, dans laquelle Marie est comprise comme la "nouvelle Ève", portant le Rédempteur du monde par son "Fiat/oui" (Luc 1 : 37), alors que la première Ève n'a pas fait confiance à Dieu et ne lui a pas obéi :

"Je mettrai une inimitié entre toi et la femme, entre ta postérité et sa postérité ; elle t'écrasera la tête, et tu te tiendras en garde contre son talon.

Cette interprétation de Genèse 3:15, soutenue par de nombreux Pères de l'Église primitive, illustre le statut exalté de la Sainte Mère dans l'Église primitive.

Pour en savoir plus sur Marie en tant qu'"arche de la nouvelle alliance", veuillez consulter notre article de Patrick Madrid.