Cette question délicate ne peut être bien comprise que si l'on met de côté les polémiques actuelles sur le racisme et l'antisémitisme. Dans une culture où la religion et l'état civil ne sont pas séparés, comme dans le cas d'Edgardo Mortara, même si son baptême était contraire aux désirs de ses parents (et donc contraire aussi à la loi chrétienne), le fait qu'il ait été baptisé faisait de lui un chrétien, et donc plus un membre, civilement, de la communauté juive.

On peut facilement imaginer aujourd'hui le triste cas où un enfant né sur le sol américain et donc citoyen des États-Unis est autorisé à rester ici, alors que son père et sa mère sont expulsés parce qu'ils ne sont pas légalement aux États-Unis. Il s'agit d'une situation cruelle, mais nous pouvons voir comment elle peut se produire, sur la base des normes qui régissent la citoyenneté et la résidence. Ainsi, le cas de Mortara peut sembler cruel ou hypocrite, puisqu'il s'agit d'une chose sainte comme le baptême, mais d'un point de vue émotionnel, nous devrions l'examiner comme les cas contemporains d'immigration.

La politique d'immigration DACA (Deferred Action for Childhood Arrivals) présente des parallèles réels avec l'affaire Mortara. Gardons cela à l'esprit et ne diabolisons pas les papes du passé pour avoir maintenu la perspective de leur époque et de leur lieu.