C'est précisément parce que les catholiques ont une haute idée de l'Écriture sainte que nous croyons aux documents magistériels infaillibles sans en faire des Écritures supplémentaires. Le simple fait d'être infaillible et contraignant ne fait pas d'un document l'équivalent de l'Écriture, car l'Écriture n'est pas simplement infaillible et contraignante : Elle est la Parole inspirée de Dieu, la révélation divine dont Dieu est l'auteur principal. Les documents magistériels, même les plus solennels et les plus autorisés, sont des écrits purement humains, et non divins ; ils traitent de la révélation divine, mais ne sont pas eux-mêmes révélés. Dieu n'en est pas l'auteur, mais seulement l'éditeur ; il n'y inscrit pas la vérité, mais se contente d'en écarter l'erreur. L'idée que tout document inerrant constitue une "Écriture supplémentaire" trahit une vision scandaleusement basse de l'Écriture, une vision qui définit l'Écriture en termes purement négatifs comme ce qui est sans erreur.

En outre, l'accusation même d'"Écriture supplémentaire" présuppose que la rédaction de l'Écriture a pris fin, une doctrine affirmée par l'enseignement autorisé de l'Église, mais qui n'est nulle part explicitée dans l'Écriture sainte. Apocalypse 22:18 ne fait pas référence à l'écriture d'une Écriture supplémentaire, mais à l'altération des "paroles de ce rouleau", le Livre de l'Apocalypse lui-même. On trouve des avertissements similaires dans l'Ancien Testament, bien avant la fin de l'ère de la révélation. Ironiquement, cette accusation présuppose une doctrine qui n'est explicitement enseignée que par l'autorité de l'Église !